La pluie s’abat sur la terrasse et s’évapore. L’appartement écrasé sous vingt-huit étages. Les chaises jaunies, penchées sur le grillage. La lumière passe, le matin. Le grand salon, meubles massifs. Table ovale et toile cirée. Une panière de fruits en plastique — raisins plutôt réalistes. Une robe à fleurs, d’une pièce à l’autre, la cuisine surtout. Un prénom acidulé pour des couches de vernis. Une salle de bain pour des conversations téléphoniques. La pièce du fond, un vélo elliptique, une corde à sauter, un sac de frappes.
LA SONNERIE RETENTIT.
La sonnerie ne retentit jamais. Surtout pas un matin. Surtout pas un dimanche. Tartine côté beurre. Une gorge s’obstrue. Une cuillère chute. Un bol s’envole.
LA SONNERIE RE-RETENTIT.
Ce n’est pas une erreur. Ça sonne bien. Si c’est une erreur, ça sonne une fois. Si ça re-sonne, ça sonne franchement. Une main manucurée s’approche, actionne la porte. Ils se tiennent debout, là, silencieux. Le regard fixe et assuré. Les mains posées sur les hanches. La manucure tombe au sol. Le lait coule entre les lattes.
C’est l’eau qui arrive quelque part ou comment faire le lien entre le prologue et faire un livre # 1
avec l’envie de couler dans les sillons qui ne montrent pas leurs bouts, merci du regard
« Une salle de bain pour des conversations téléphoniques » ! ça et d’autres détails qui établissent si bien un décor. On y est vraiment.
Merci, pourvu qu’on y reste !
Une belle tension depuis le début et jusqu’à cette main tendue vers le mystère derrière la porte.
Merci Laure !
Oui, belle tension, ça bouge là dedans, on cerne, on s’approche d’eux, on attend, on appréhende. Très visuel. Merci.
Merci Anne pour cette impression…