Aléatoire et imprévisible, mais tombant toujours de haut, la goutte d’eau nous fascine et nous déconcerte à la fois. Nous sommes émerveillés par ce jaillissement de larmes émergeant de la surface, dont l’ascension est freinée par un souffle éolien, dans un jeu perpétuel, opposant le ciel à la terre. Les parties sont improvisées et d’une durée indéterminée. Tout dépend de la chute d’eau. Trombe ou simple ondée, le ciel gagne toujours à ce jeu. Il réexpédie ce flot de balles, avec la régularité et la précision d’un métronome. Les gouttes se tordent, se déforment, vire-voltent puis s’écrasent sur la surface qui les a vu naître. Rien ne les retient. Le fracas des chutes, démultiplient leurs éclats irisés, comme autant de couronnes mortuaires, annonciatrices de leur trépas, dont la mémoire sera bientôt effacée par une onde inverse recouvrant le tout. Silence.