Le mot ciel vient du latin caelum qui implique une forme circulaire et contient une connotation de pureté et de perfection harmonieuse.
Le ciel est l’étendue visible au-dessus du sol depuis la surface de la Terre, de l’horizon au zénith. Il est à la fois l’atmosphère terrestre dans laquelle volent les oiseaux et courent les nuages et la sphère céleste, au-delà de la perception de la distance, que l’on désigne par métaphore comme une voute immense. Il présente un mouvement rotatoire apparent tautour de l’axe de la terre C’est ce mouvement qui fait que les astres se lèvent à l’est, culminent au méridien et se couchent à l’ouest. La période de ce mouvement, appelée jour sidéral est de 23 heures 56 minutes et 4,09 secondes.
» Au commencement, le ciel était tout près de la terre. On pouvait le toucher du bout des doigts et plonger dans sa lumière.
La lumière dominante du ciel est diffusée par les rayonnements du soleil et paraît blanche tant que son spectre n’est pas trop différent de celui de la lumière solaire. Elle est incomparablement plus faible que celle qui vient du soleil, et elle est bien plus riche en courtes longueurs d’onde. Sa luminosité et sa qualité de lumière dépendent aussi de la composition de l’atmosphère et de la présence de particules en suspension. Ce sont ces molécules de l’air qui diffusent la lumière avec un effet sélectif et que l’on appelle la diffusion de Rayleigh qui donne sa couleur bleue au ciel clair.
En ce temps-là, les hommes étaient persuadés que le ciel était solide et qu’il représentait une figure d’homme tenant à deux mains, un voile déployé au-dessus de sa tête. Parfois, ils pensaient également que le ciel allait leur tomber dessus, alors à chaque fois qu’ils prenaient faim, ils se contentaient de couper un morceau du ciel, et le mangeaient. Ils n’avaient donc pas besoin de cultiver le sol, ni de travailler pour vivre. C’était simple, il suffisait de toucher le ciel du bout des doigts et de se servir.
Mais parce que les hommes en coupaient plus souvent qu’ils n’en pouvaient manger et qu’ils jetaient le reste sur le tas d’ordures, le ciel se fâcha et les prévint que, si à l’avenir, ils ne faisaient pas plus attention, il s’en irait plus loin.
Pendant un certain temps, personne ne prêta attention, à son avertissement.
Avertissement, bienfait, don, faveur, assistance, bénédiction, bonté, clémence, justice, miséricorde, protection, malédiction, punition, vengeance, adorer, bénir, implorer, invoquer et maudire le ciel.
Mais un jour, une femme, vorace, coupa un énorme morceau de ciel et en mangea tant qu’elle ne put terminer.
Epouvantée, elle appela son mari, mais il ne put pas finir non plus.
Ils appelèrent le village tout entier à leur secours, mais ne purent en venir à bout.
La légende ne raconte pas pourquoi une fois de plus, c’est une femme qui cause le pêché…
Finalement il leur fallut jeter sur le tas d’ordures ce qui restait.
Le ciel se mit en colère et s’éleva très haut au-dessus de la terre, bien loin de l’atteinte des hommes.
Avertissement, bienfait, don, faveur, assistance, bénédiction, bonté, clémence, justice, miséricorde, protection, malédiction, punition, vengeance, adorer, bénir, implorer, invoquer et maudire le ciel.
Et c’est depuis ce jour que les hommes doivent travailler pour vivre. »
Les contes étiologiques présentent de manière poétique l’origine et l’utilité des éléments du monde et son fonctionnement.
Leur démarche est scientifique, car elle est basée sur l’observation, mais les théories proposées sont poétiques ou fantaisistes. Ces explications correspondent au stade de la pensée magique des enfants qui ne peuvent atteindre encore les sphères rationnelles.
Ils constituent une première approche du milieu, préparant les étapes ultérieures, ils favorisent l’observation, le raisonnement, même si ce n’en sont que les prémisses. Ils développent aussi la capacité d’émerveillement pour une vie entière.
Références :
Conte étiologique – Afrique – retranscrit par Muriel Bloch dans «365 contes des pourquoi et des comment » – Edition Gallimard Jeunesse – et avec l’aide d’Internet pour le côté scientifique et de nouveau CNRTL pour le vocabulaire.
Revu et réadapté librement par l’auteur de ce texte.
Codicille : J’écris cette histoire sur le ciel car c’est la première chose qui m’a le plus frappé lorsque j’ai découvert le Nord. Ce ciel, à portée de mes doigts, ce ciel, partout au-dessus de moi, sans rien pour l’obstruer, pas d’immeubles, rien. Cette sensation vertigineuse d’être à l’intérieur de celui-ci, presque dans les nuages.
bien joué, belle utilisation de la documentation.
C’est vertigineux… un véritable conte étiologique !
Et particulièrement l’explication du codicille et les superbes photographies…
Quelle bonne idée cette exploration documentaire de la définition à l’hypothèse, du dictionnaire au conte!
De retour, après avoir lu ton livre, je découvre ce magnifique texte – hommage au ciel du Nord que je connais si bien et que je retrouve dans tes photos. J’ai beaucoup aimé la structure de ton texte qui avance par petites touches, chacune d’elles apportant un élément de plus, nous permettant de mieux voir les personnages. Les leitmotivs scandent la lecture, lui donnent un rythme incantatoire et ennivrant. Le baptême purification par la pluie du ciel en colère est superbe ! J’ai une question : est-il important pour toi dans un livre de raconter une histoire ? Une fiction est-elle la description de situations ou d’événements ? Qu’est-ce qui t’intéresse le plus ?
Bonjour Héléna
Merci pour ton message qui me va droit au coeur – Pour répondre à ta/tes questions concernant l’histoire/la fiction, j’ai beaucoup exploré des textes de différents formats, autour d’un sujet, un thème, etc. (tant de pages, tant de mots, tant de contraintes). C’est très enrichissant car cela permet de découvrir nos différentes voix qui s’expriment en nous. En revanche, je me suis rendue compte que souvent, il n’y avait pas d’histoires mais des scènes, des atmosphères, des descriptions, des sensations mais pas d’histoire. Aujourd’hui, j’essaie rééllement d’écrire une histoire, une fiction qui prendrait l’autre par la main et l’emmènerait à travers un noeud dramatique, des personnages, un dénouement, etc. Cela n’est pas facile une véritable histoire – D’autant plus que j’aime à raconter entre le réel et la fiction et que je ne suis pas très roman.
Mais oui, une histoire, est une fiction. Autrement, c’est autre chose, un essai, un témoignage, une auto-fiction, de la poésie, du théâtre, etc…
Je n’ai pas de préférences, j’aime plusieurs styles – J’ai écris un manuscrit mi-essai, mi-témoignage et ce n’est pas facile au moment de la confrontation avec les éditeurs parce qu’ils cherchent quelque chose de pointu, qui serait dans la veine d’ un sociologue ou un universitaire. On m’a dit qu’il fallait bien choisir vers quoi je voulais aller, fiction, réalité, etc.
Après il y a pleins d’écoles, pleins de réponses, pleins d’expériences et je pense simplement qu’il est intéressant de continuer à chercher car avec les années, quelque chose de soi, se dessine de plus en plus clairement, qui mâture sans le vouloir.
Je ne sais pas si j’ai répondu à ta question comme tu la posais.
Bien à toi,
Merci pour ta réponse, Clarence ! Oui, c’est cette fusion entre narration et description d’atmosphères qui m’a beaucoup plue dans ton projet, car elle n’est pas facile à atteindre à mon avis. Pour ma part, de façon naïve, je l’avoue, j’aime plonger dans une histoire, voir comment les personnages, par leur force de caractère réagissent aux défis qui leur sont posés. C’est peut-être révolu, comme l’affirment certains, mais si envoûtant qu’on se demande comment on peut s’en passer.