Le cœur est un organe musculaire creux qui assure la circulation sanguine en pompant le sang vers les vaisseaux sanguins et les cavités du corps à travers des contractions rythmiques. Il se trouve dans la région thoracique appelée poitrine, dans la portion antéro-inférieure du médiastin entre la seconde et le cinquième espace intercostale. Sur la ligne médiane, un peu décalé à gauche, soit les deux tiers de sa masse. Entouré par les poumons, le diaphragme, le sternum, l’œsophage, l’aorte et l’artère pulmonaire, il a une forme grossièrement conique ou pyramidale et mesure environ 12cm de la base à l’apex (pointe).
Le cœur contient deux parties séparées, le gauche et le droit, situés dans l’axe base-apex. Le système valvulaire est composé de 4 valves cardiaques qui empêchent le sang de refluer dans le mauvais sens et il est vascularisé par les artères coronaires qui cheminent dans le tissu adipeux sous épicardique et leur circulation est dite diastolique.
En Egypte antique, on jugeait l’âme de l’être humain en comparant le poids de son cœur avec une plume d’autruche.
Chez les gréco-romains, il était considéré comme le siège des émotions, des passions, de la volonté, du courage, de la pensée, de l’intelligence et de la mémoire.
Symbole de l’amour, on confie sa vie et donne son cœur à la personne que l’on aime, celui-ci se trouve au centre (au cœur du problème, au cœur de la nuit), il est symboliquement attaché à ce qui est le plus important, le plus essentiel.
Le cœur est dessiné comme un triangle arrondi et échancré pour les raisons suivantes mais complètement incertaines. L’une d’entre elle résulte de la forme des feuilles de lierre qui symbolisent la fidélité et l’endurance, la seconde est anatomique comme l’a décrit l’historien de l’art Martin Kemp (Christ to Coke, How Images becomes Icon). Léonard de Vinci, lui, en a fait des dessins anatomiques d’inspiration végétale « Les artères sanguines prenaient racine dans le cœur comme le tronc et les branches d’un arbre d’une graine ».
Disséqué et analysé sous toutes ses coutures, le cœur trouve son image romantique à la fin du Moyen Âge. C’est au monde chevaleresque de l’amour courtois ou “fin’amor”, que l’on doit la systématisation du cœur aux lignes rondes et épurées qui nous sont aujourd’hui familières. Tantôt littéral et sanguinolent, tantôt désincarné et réduit au motif percé d’une flèche, les manuscrits enluminés de la littérature médiévale fournissent de nombreux exemples de cœurs. Dans son étude, Marilyn Yalom date “la première image connue de l’icône du cœur indubitable” en 1344, dans Le Roman d’Alexandre, l’un des grands livres d’images médiévaux. Dans l’illustration ci-dessous, une femme tient un cœur vraisemblablement reçu de l’homme qui se tient devant elle. Alors qu’elle accepte son offrande, il touche sa poitrine pour lui indiquer d’où vient son cadeau.
Il transcende, presque ironiquement, la mort avec le crâne de Gilles Barbier : “En le mettant à l’envers, l’artiste fait apparaître la cavité nasale en forme de cœur, et y inscrit ‘cœur éternel' », commente Gaëlle Rio. Dans un ultime pied de nez, le cœur-symbole survit au cœur-organe.
A lire : le cœur synthétique de Chloé Delaume et Réparer les vivants de Maylis de Kerangal.
Codicille : Il y aurait tant de choses à dire sur le coeur... En voici que de modestes traces mais j'ai voulu en parler car j'ai remarqué que j'utilisais ce mot de manière systématique dans mes textes et dans mon vocabulaire oral...il doit donc m'être important.
beau détournement
Merci François.
J’ai beaucoup aimé votre texte. Avez-vous mélangé fiction et réalité ?
Bonjour Héléna
Oui, bien que beaucoup moins dans ce texte que dans le précédent sur la prison ou dans celui d’aujourd’hui sur Ici ou là-bas.
Merci pour votre lecture et à bientôt pour un retour sur vos textes que je vais aller découvrir.
Bonne journée.
Super…💙. Beaucoup aimé!
Merci Marie-Caroline, bien à toi.
Beaucoup aimé également. D’autant que c’est un organe passionnant. Il inverse totalement son fonctionnement à la naissance pour s’adapter à la vie aérienne. Il se «nourrit » après avoir nourrit les autres pendant sa pause la diastole et c’est paradoxalement lorsqu’on lui en demande plus ( par exple lors d’un effort physique) qu’il se nourrit moins (la tachycardie diminue le temps de diastole. (Au repos: temps de diastole =2x temps systole) bref j’aime votre texte et j’arrête de faire mon docteur!
Chère docteure Geraldine,
merci pour votre commentaire passionnant et qui me ravit ce matin !
A bientôt pour la lecture de vos écrits –
🤣
De tout coeur
C’est fantastique, quel beau « pied-de-nez » pour ce coeur symbole… et merci pour les références (Chloé et Maylis, bien aimées c’est sûr !!)