1/7 Lilas
Le lilas double est originaire de la péninsule des Balkans (en réalité le terme « péninsule » est contesté en l’absence d’un isthme, les géographes lui préfèrent le terme de « région »), il pousse par exemple à l’Est de la Roumanie. Prenons la ville de Tulcea, qui se trouve sur la frontière Est, en bordure de Moldavie; d’après Mappy il y a précisément 2408 km entre Tulcea jusqu’à S., petite ville de la province de Liège. On démarre de Strada Pacii qu’il faut parcourir sur 120 mètres. Toujours d’après Mappy, le voyage dure 22h18 (compter 213,37€ de carburant) sur les autoroutes européennes A1 et 13. La route des Balkans est empruntée par des centaines de personnes chaque jour, l’entrée en Macédoine est particulièrement dangereuse, il faut y éviter les mafias et groupes criminels qui cherchent à enlever et racketter les étrangers. Le lilas était communément appelé « Queue de renard » par les Turcs, Lilah (ou Nilah) veut dire bleu. Il est cité par un botaniste français au 16ème siècle lors de ses voyages dans la région. Le lilas a voyagé de Roumanie à Constantinople pour finir en Autriche d’où il fera son entrée en Europe de l’Ouest. Cadeau de rois à d’autres empereurs, il deviendra un des symboles de la chrétienté mais ne sera cultivé que 300 ans plus tard. A 2395 km, prendre à droite et rejoindre la A604, continuer sur 5,7 kilomètres avant les derniers panneaux de signalisation autoroutiers. Après cela, une enfilade de 7 ronds-points nous amène à destination, dans la petite ville sidérurgique en bord de Fleuve.
2/7 Bibliothèque
C’est en 1971 que le réseau de bibliothèques sera organisé dans une structure publique unique et pluraliste. Avant cela, les bibliothèques étaient organisées de manière hétéroclites et affichaient chacune leur couleur idéologique ou philosophique. La bibliothèque qui se trouvait rue de la Résistance entre 1973 et 1976 faisait donc partie du tout nouveau réseau de la lecture publique. Il est probable que cette nouvelle « culture d’entreprise » n’ait pas systématiquement remplacé l’ancienne et que la figure paternaliste du bibliothèque maître d’école imprégnait encore les lieux. Empruntés à la bibliothèque communale pendant les vacances d’été entre 1973 et 1976: Beckett ou l’honneur de Dieu et Lumière d’août. Découverte de la section théâtre dont la lecture déclenche des mises en scènes mentales d’une grande richesse. Aujourd’hui, la bibliothèque a disparu, il faudrait se rendre rue de la Jeunesse, à la bibliothèque du jardin perdu, ou rue Paquay. Si la bibliothèque avait déménagé en 1973, il n’est pas sûr que la jeune fille de l’époque ait eu la possibilité de suivre le mouvement. Il aurait fallu identifier l’adresse de la bibliothèque (dans le bottin téléphonique), prendre le bus (n°27) pour s’y rendre, quitter le quartier et affronter tous les risques qui en découlaient, dont le plus inquiétant était probablement d’adresser la parole à des personnes inconnues. D’autant qu’il semble que la fréquentation de cette bibliothèque soit due au hasard, lors des vacances sans voyages où la moindre échappatoire à l’ennui était saisie.