Sûrement il avance les algues de la lagune serpentent sans cesse ondulent sous ses pieds sûrement chatoient des verts miel émeraude se fondent en éclats de mousses
douces cuisantes s’agrippant aux pieux de bois immergés tels des serpents marins ces lambeaux de forêts renversées crucifix réactivés liquides des premiers retables aux feuilles d’or soit les figures d’ une moire changeante rappelant les sphères d’Empédocle et les atlas des plus célèbres cabinets d’amateur où serpents crucifix alternent à distance de siècles les rôles ainsi sacrifice ou séduction de la peau, du bois- symbole parallèles les nymphes cycliques et poses de dieux mélancoliques sculptées sur les sarcophages gréco -romains envahissant plus tard les toiles surprenantes des peintres modernes comme Manet bien après Giorgione le vénitien _ les statues de Tall Birak au musée de Deir Ezzor par lui acheminées les statues hommes femmes enfants aux corps carrés et têtes aux yeux multiples dans un halo devant lui souvent se répètent se déforment se mélangent ondulent sous ses pieds dans un rêve mémoire collective à partir de la pierre et du vent se réveillent mystères semblables changeants se découpant sur une peinture dorée ancienne et pourpre matière aqueuse ignée primitive
je suis revenu à plein d’années en arrière et j’ai senti la lagune (et j’ai fait une belle infidélité à mon cher Tintoret pour le beau et sensuel Giorgione)
Merci pour votre partage Brigitte….Belle soirée!
Les algues de la lagune ondulent au rythme de votre texte, et les serpents d’eau aussi, et je suis intriguée par ces statues de Tall Birak dans cet univers vénitien, statues que je ne connais pas et que je dois laisser mon imagination dessiner.
Merci pour votre visite Laure!…..Belle journée!