Elle avance sur des mondes qui se superposent, c’est tout ce qu’elle connait, elle marche sur un sol palimpseste, elle marche sur un sol aux mille feuilles, aux mots rayés, soulignés, elle marche sur un sol aux feuilles chiffonnées, à tâtons, elle avance et peut affleurer d’autres réalités, des mondes qui émergent, sous d’autres, des mondes comme des plaques sismiques, qui se heurtent, et débordent, elle marche sur la pointe des pieds sur des mondes mouvants, comme du sable, emportés par les vents chauds de son enfance, elle marche et le sol se dérobe, elle marche, parfois saute par-dessus les crêtes d’un monde naissant, qui pousse le sol du monde visible, elle marche et saute comme, enfant, on évite les marques blanches au sol, elle marche et n’est jamais tranquille, elle souffre, halète et titube, elle souffle et se cogne aux encoignures de ces mondes emboîtés, c’est tout ce qu’elle connait quand les autres semblent comme glisser, indifférents aux accros, ignorant la réalité, niant le fait même que des mondes se superposent.
oui, ne pas craindre ces amplitudes !
d’accord, je me remets en apnée !!!
J’ai été prise dans le mouvement du texte, la forme et le fond se répondent. C’est surprenant et agréable !
merci beaucoup !