Mais où donc avais-je la tête ? Et comment l’on se retrouve la tête à l’envers, pendu par les pieds, entravé par les tisses imaginées sans comprendre qu’elles nous mettraient en cage, forcément, à force de tirer dessus. L’écriture est un ridoir. Et s’oublier dans l’épissure n’est pas la voie la plus pertinente.
Un livre, un truc, un fleuve
L’idée simple au départ – et c’était au tout début de l’atelier d’été, bien avant la proposition offerte de livrer son livre en PDF – consistait à tester en temps réel l’efficacité de la plateforme de « print on demand » de KDP Amazon et de son outil de distribution Amazon Fulfillment. Puis en chemin il y avait aussi, toujours présente, cette idée d’exploiter vraiment, authentiquement, cette fabuleuse possibilité de transformer la fabula du livre, de poursuivre toujours le même livre mais jamais le même. Un livre en « maj » permanente, non pas dans un espace dédié, mais dans un univers d’algorithmes qui le fabrique, en vrai, à chaque demande. Un livre, un truc, à la Héraclite qui, avec lui, ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Un truc, un livre, un fleuve, un flux qui n’est pas le but et dont seule l’immanence prime. Rien de transcendant donc ! Héraclite vous dis-je.
Toucher cette rive là, est-ce cela arriver ? Ou l’art de toucher le fond dès le début. Mais où donc avais-je la tête ?
Cette femme qui ne sait pas que ses traces éphémères demeurent à jamais dans l’âme de toutes les terres émergées. La femme qui me sauve. La suivre, être là avec elle. Être elle si elle m’y autorise ?
Il respire pour moi et je marche dans une île, chevauche les nuages, plonge ma tête dans la mer, ressent toutes les lumières du jour qui change, de la nuit qui m’enveloppe de sensuels plaisirs. Elle a dit oui. Elle est ma voie. Je suis sa voix. C’est la femme qui me sauve qui me sauve. Femme plurielle. Polyphonie à elle seule. La tâche est rude pour parler elle.
comprendre enfin le vent et le brouillard Entre Héraclite et Lévi-Strauss, je devrais m’en sortir. Tout est intérieur à tout et le brouillard est le frère jumeaux du vent. La question est de savoir comment ne pas perdre le lecteur au moment où le vent dissipe le brouillard. Écrire court dans tous les cas. Et de toutes les façons je ne sais pas écrire autrement.
montagnes que la mer nous crache au visage — et les cadavres aussi sans nom Se resservir des écrits précédents — no problem — je sais faire, y compris par paresse et manque total d’exigences. Mais attention faut pas exagérer.
Le septième jour, ils rencontrèrent le bois Éviter l’autobiographie, rien de personnel même si c’est vrai que toucher le bois notre a des vertus apaisantes comme la pierre que nous avions remontée de la mer
Codicille il n’y a que des processus donc comme dirait Deleuze. Ou plus crûment : on n’est pas sorti de l’auberge. Et ma question reste entière : Mais où donc avais-je la tête ? Et si seule la femme qui me sauve le savait ?
pas certaine que cela m’aide (mais ce n’est que très très très accessoire).. intimidée par le premier bloc
et puis sous le charme (sans faire le lien avec un quelconque exercice, juste pour le plaisir du texte, jusqu’à ce que le codicille m’y ramène)
quant à moi faudrait que j’entre dans l’auberge 🙂 ou que je regarde par la fenêtre où elle se situe (en gros ce serait donc faire le #L7)
Je me retrouve dans votre texte : ah la paresse et la tentation de faire du neuf avec du vieux..! Et le bois: comment éviter de se raconter même lorsqu’on s’écarte volontairement de soi on est bien obligé de s’emporter un peu dans le voyage… merci Ugo