En relisant mon livre en devenir je me suis avisée que ces monologues de femmes versaient dangereusement vers quelque chose comme cris et chuchotements. Un peu comme dans les rêves où miroite notre unique figure . J’ai senti qu’un personnage masculin pourrait amener un peu d’altérité. Bien sûr Monique ( Wittig) et Antoinette (Fouque) se sont réconciliées un temps pour me rappeler que tout de même il était acquis que l’Autre pouvait être du même sexe ou genre enfin que je n’avais pas assez travaillé. Je les ai congédiées sans user de la masse qu’entre temps j’avais trouvée pour écrabouiller la voiture enfin la chose qui m’assoit quand je voudrais être debout .Chose qui m’oblige parfois à rejoindre mon canapé au lieu d’écrire à la table, le corps posé au-dessus de la place, ,pas si loin de la jeune femme très belle dont le compagnon est si fier et qui pour l’heure nettoie le trottoir devant leur maison.
Ce sera donc je pense un personnage masculin qui va s’aventurer . En lui cherchant un nom, j’aggravai mon cas en rencontrant des John, des Tom, très cow-boys. Puis j’ai compris . Me faisait signe jun petit être inventé par Jean Image, un certain Jo que j’accompagnais enfant dans son exploration du monde des abeilles.
Ma narratrice rencontrera donc peut -être un Jo , un Perceval, un jeune homme qui ira dans ce Béarn auquel l’écriture me ramène souvent. Je ne sais pas encore ce que deviennent les voix émergées, je ne veux pas lisser le texte prématurément. Elle restent telles quelles dans le tapuscrit pour l’instant, et tant pis si ça ne »fonctionne » pas .
J’ose pourtant avancer un cadre, pour voir. Confiance dans cet espace de partage.
Je suis aussi le lieu de ce débat : où sont les femmes ? Mes deux personnages principaux sont des gars. Enfin l’étaient. Une troisième a joué des coudes pour se faire une place dans le bateau. Mais au-delà du genre, c’est plus fondamentalement la question du féminin et du masculin que nous pouvons poser. Bonne route !
Merci Emmanuelle. Pas évident mais intéressant d’écouter et de laisser résonner les questions sans y répondre trop vite pour ne pas casser ce qui vient se raconter. J’ai écrit ce matin et finalement ma narratrice a pris de l’épaisseur. Je vais me replonger dans ton texte qui m’avait un peu intimidée par son ampleur puis j’ai mieux compris quand François a dit que tu l’avais commencé en amont de l’atelier.