– Oh vous alors. Et les impôts qu’est-ce que vous en faites ?
– Moi ? Rien. J’en paie pas. Et j’ai tout mon temps. Au fait, je descends en ville. Les vacances tous les jours.
Restée seule pour quelques instants dans sa boulangerie, madame Lerieste réfléchissait. Elle se trouvait bien embêtée. Elle aurait voulu lui clouer le bec à cette madame Lottre. Quoi de plus navrant que t’entendre des propos si délibérément désobligeants. Parler de cet amour d’enfant de cette manière. Oh oui, elle savait bien qu’il n’était plus ce qu’on appelle un enfant mais enfin, il semblait si frais, comme une petite mandarine portant costume oui tout à fait et ses yeux semblaient comme deux amandes parfaitement adorables. Madame Lerieste étant pensive, elle souriait tout à son aise. Elle savourait le bonheur d’être en de si belles compagnies. Elle ne pouvait savoir que ce jeune homme gardait en lui des rêves de juments magnifiques et espiègles au pelage soyeux. Que celles-ci passaient devant lui sans ciller le moins du monde ni se confondre en courbettes, longs cils inclinés vers leurs sabots. Il était le chevalier de ces animelles de rêve alors qu’elle n’était qu’une boulangère faite de sucre et de pièces de monnaie.
Madame Lhure traversait la vie sans trop de difficulté, la tête comme auréolée d’un papier de soie grège. On ne lui connaissait pas de travail particulier et son seul souci était qu’elle se trouvait trop de rouge aux joues et depuis peu, un cheveu retors au tressage. Elle était d’une nature plutôt chaleureuse et pouvait même se montrer cajoleuse s’il le fallait. Son fils lui donnait entière satisfaction et elle le choyait comme il se doit. Jamais elle n’aurait permis qu’il s’attelle à une tache ménagère en rentrant le soir et jamais Rémi ne sembla se soucier de la bonne marche de la maison. Lorsqu’il était petit, il aimait à regarder le ciel et les traînées blanches des avions qui semblaient fissurer le bleu. Aussi, il joignait et déjoignait ses doigts s’émerveillant de voir passer la lumière entre ses phalanges. Et aussi, il s’imaginait un lac installé là sur les cuivres astiqués et s’inventait mille combats en regardant le miroitement de la matière ombrée incendiée. Aujourd’hui, les jours de repos, il aime bien lire des magazines -principalement sur les sports équestres- ou bien il danse sur des airs musicaux ou il s’occupe à d’autres choses. Il ne s’ennuie pas. Il est resté tranquillement joueur.
codicille : Rien à tirer du L4 sauf à essayer de me remémorer les ambiances "Walser" puis d"insérer dans L2 et L3 des bouts de récit (pas concluant).
Finalement, de refondre ces mêmes bouts de récit à la suite du L3 (L3 : Dans le quartier dont je recopie en italique les dernières répliques).