Elle revient entendre des voix qui parlent de comment c’était avant et comment c’est maintenant dans une langue qui se souvient autrement des anecdotes. Je voudrais parler cette langue. Tant que je n’entends pas leurs voix je n’apprends pas leur langue. Une langue faite de plusieurs genres de silence quand on a rien à dire vaut mieux la boucler au lieu de dire des âneries.
Quand le train touche la butée, que tous les voyageurs descendent, elle a le trac. Elle connait cette ville. Dans le lointain résonne le bruit du passage du tramway. Dans cette ville entre la gare et le parc pasteur il y a la prison et les lycées. Et plus loin l’autre cimetière. Un gris mat géométrique je veux dire avec des angles, des arrêtes posé sur un tapis d’herbes dont les brins sont agités par une brise on voit le vent dans l’herbe je veux dire.
Prendre le bus. Prendre une place dans le sens de la marche à coté de la fenêtre. A l’arrêt le moteur ronfle fort les vitres très tôt recouvertes de la poussière de la ville vibrent derrière la séquence des façades d’immeubles. Face à cet endroit du bus ou une plaque bouge une construction du bus pour qu’il puisse tourner en pliant sa deuxième partie, l’endroit ou on pourrait se croire à l’intérieur d’un accordéon. Y aura t-il de la musique ? Un pot après ? On est content de se voir. Embêté que ce soit à cette occasion. Comme d’habitude.
Au retour ce moment dans la voiture de la mère de celui dont on ne connait pas le père, ce moment ou le seul homme parfait de cette famille oh bah on a découvert qu’il avait un fils dans le village juste à coté, c’était un séducteur, il avait de gros besoins.
Le retour du silence dans la rue.
C’est quoi la langue des taiseux. Comment entendre leurs voix. C’est comme ça. C’est la vie.
Un texte qui se déplie en accordéon, avec le petit air chanté à l’épaule, dans une rue grise, qui en dit long mine de rien