[un instant ramassé dans un éblouissement (le silence l’enrobe avec cette force invisible des jours sans lendemain)]
Tout en elle frissonne et dans ce moment incertain aux teintes irisées, fusionnelles, c’est comme une étincelle, un fil conducteur, une union entre le passé et le présent, une propagation d’un tout où rien ne viendrait perturber le silence qui s’ensuit et s’installe dans le secret de son articulation, de son ajustement. Les yeux papillonnant, elle cherche un point d’appui, prête à identifier dans la clarté du jour la brillance d’une forme incandescente comme si hier et aujourd’hui formaient l’épicentre, le pouls imperturbable de son avenir, le moteur interne de demain. Il est une heure avancée de la nuit, elle est allongée sur le dos, le regard collé au plafond – œuvre du décalage horaire –, perdue dans l’espace encore inexploré de la pièce, les sens en éveil. Elle se redresse sur ses coudes, secoue la tête puis écoute le silence, profond, observe les courbes de la pivoine, au bord de la rupture, hume l’air opaque de la pièce, dense. C’est comme une fresque, une peinture évoquant une nature morte, l’union d’un temps en arrêt qui ne s’appartient plus, un point du monde hors de son tracé habituel où n’existerait qu’un détail saisi dans un instant mystérieux, plus léger, où tout peut devenir musique. Elle se concentre, appel l’image d’après, mais ne voit rien, convoque le jour à venir pour mieux la retrouver le moment venu, se laisse surprendre par la fraîcheur d’un regard insistant, par les premiers instants troublants d’un nouveau départ encore fragile, en équilibre sur la ligne de fuite, petite graine imprévisible mais symbole de sa renaissance.
Oui, ce jaillissement
cette pulsion « frictionnelle »… Les prémisses du feu, vous y êtes ! Merci Dominique
oh! merci françoise, très touchée par ces mots et cet encouragement. vais poursuivre…