De Sand, La petite fadette pour le titre qui m’enchante depuis l’enfance, sa singularité, pour la fin heureuse.
De Flaubert, Madame Bovary, le spectacle de l’ennui un jour de pluie qui me prend au cœur de l’adolescence.
D’Hillesum, Une vie, la force tirée du récit de cette femme qui s’agenouille et prend le risque de s’engager auprès de ceux qui ne peuvent pas fuir.
De Sapienza, L’art de la joie, l’initiation au féminin, la renaissance par les mots et la vigueur de Modesta, une leçon de vie.
De Bauchau, Oedipe sur la route pour le dépassement du complexe par le récit, pour le parcours après la faute, pour le choix d’Antigone d’embrasser son destin.
De Melville, Bartelby le scribe, la grâce et les mille questions autour de son « cas ». Et pour la phrase retenue par cœur «je vous connais et je n’ai rien à vous dire».
De Despentes, Baise-moi, la langue sans tabou, les coups de poings et la rage des femmes, la possibilité de vengeance aussi.
De Martin, Croire aux fauves et les mots du corps brisé, le courage et le mystère de la renaissance de cette femme devenue mi-femme mi-ourse.
De Bennameur, Les demeurées, une langue de silence, les creux qui invitent à une réflexion au long cours.
De Woolf, Un lieu à soi, pour l’arrêt sur image, l’homme et la femme qui montent dans un taxi, une unité qui sublime l’argumentation.
De Darrieussecq, Le bébé, pour les fous rire et la forme du récit haché par les appels, une bulle.