Paroles, (Jacques Prévert), — au chevet de l’enfance — pour la sensualité (son goût d’interdit alors) de Barbara, épanouie ravie ruisselante sous la pluie
Little women, (Louisa May Alcott), — me refuse au titre traduit car on se fiche bien du docteur March — pour Jo qui devient écrivain, que j’allais chercher à chaque lecture (six fois au moins entre huit et quatorze ans)
Le chant du monde, (Jean Giono), pour la ferveur, la sensorialité, la parole de la nuit, des arbres, des oiseaux, l’odeur du fleuve, de la terre, des mousses
Savannah Bay, (Marguerite Duras), pour l’avoir vu joué avant de le lire, à côté de toi, pour Madeleine, pour le refus de la mémoire, pour la quête, l’amour, pour la nuit qui a suivi
Le Rivage des Syrtes, (Julien Gracq), pour les pages ouvertes au couteau, la construction en souvenir, la force poétique, pour l’attente, la menace, le dépaysement
La première fois, (Anne-Marie Garat), pour le temps retrouvé, la photographie, le nuage, mais aussi La source, pour l’art du conte, la généalogie, le Grand Nord à l’approche
Quelque chose noir, (Jacques Roubaud), pour le sang sous la peau
Seuls, (Laurent Mauvignier), pour les silences, l’entrelacement des voix, le lent glissement vers la folie.
La raison des fleurs, (Michaël Trahan), pour le drame de la perte, l’enquête, la litanie, le besoin de voir les vagues, de les entendre
Un monde sans rivage, (Hélène Gaudy), pour le vertige blanc, le journal d’Andrée, le monde englouti, les revenants
Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez, pour la fantaisie, le foisonnement, les boucles du temps
Vers le phare (Virginia Woolf), pour le temps qui passe, pour la présence-absence des personnages entre les murs de la maison vide, les vêtements abandonnés, les souffles d’air, pour l’intimité
Ah Giono qui est un de mes trois grands regrets (et suis sidérée de n’y avoir pensé que deux ou trois heure plus tard??? fais tout un eu trop vite)
Et puis plaisir, notre commune amitié pour Jo March
je me rappelle de Barbara oui (et merci donc)