De Ryokan : vivre comme un mendiant, marcher comme un enfant, renaître chaque matin.
De Michel Ohl : l’art de la langue dynamite, la bibliothèque comme pilier de comptoir, La mer dans Poe, titre qui m’a tant fait rire, l’amour du frère Jean-Pierre.
De Evguéni Zamiatine : une flèche lancée qui n’en finit pas de transpercer le coeur.
De Pierre Michon : entrer dans la peau, la caboche et les artères de ses personnages, de là regarder l’écrivain bien dans les yeux. Pour la beauté de ces regards.
De Toni Morrison : le combat jamais abandonné, embrasser, donner voix à la communauté noire américaine.
De Philip Roth : l’oeuvre entière, la narration virtuose, Mickey Sabbath, l’humour, le plaisir intact après tant de relectures.
De Henri Michaux : sortir du champs de blé, conduire jusqu’à la catastrophe cosmique et en faire le dessin.
de Etty Hillesum : laisser trace de son passage, et cela d’une façon dont il est impossible de parler. Absolument témoigner du miracle éternellement présent.
De Jim Harrison : le poète des lettres à Essenine, avoir préféré le chant des oiseaux à la corde, avoir tant donné à la lune, aux rivières et aux chiens.
De Jean Klein : pénétrer l’oeil du cyclone, où la littérature ne souffle pas. Dans l’espace d’où tout émerge et où tout disparaît, s’y tenir tranquille. Prendre la parole depuis cet absolu silence.
Ton texte sur Jean Klein me donne profondément envie. Tu aurais un livre en particulier à me conseiller?
Je me glisse dans ta bibliothèque, dans ta richesse…
Et bien sûr j’en ai tellement oubliés, La Grande Beune de Michon bien sûr, et merveilles de Bergounioux, et bien d’autres… il a fallu choisir, faire un bloc avec ceux qui sont venus en premier…
Merci pour ta proposition si parlante !
Un palmarès qui donne envie de découvertes. Merci