De Pour un oui ou pour un non , Sarraute : un petit rien et ça écorche dans la chair; sous le sable des insectes, des trous pour respirer, des tunnels; à la surface des colimaçons; un grain de poussière et bientôt un monument; des voix se tendent, s’entrechoquent et résonnent longtemps longtemps longtemps.
De La Jalousie , Robbe-Grillet : tout simplement à l’époque le soulagement de sentir que la lecture échappe à l’évaluation, à l’analyse, au message texte et me sentir autorisée à être dans l’incomplétude du sens.
De La Religieuse , Diderot : souvenir d’avoir été prise, d’une révolte de lectrice, de goûter au paradoxe.
De The Bluest Eye , Morrison : rythme de la chair, du lien ; images son; avant tout, partition musicale.
De Heart of Darkness , Conrad : particules en suspension comme dans le brouillard. S’il y a vérité, elle est à chercher dans la langue.
De King Lear , Shakespeare : langue ébranlée et en même temps tissée dans le rythme . La parole explose et la langue tempête. Notes en bas de page pour irriguer la chair du texte. Le plaisir de la tonalité et du rythme de la langue anglaise.
De Les Raisins de Xeuxis , Bonnefoy : toile qui se fait et se défait, langue qui l-imite et se dé-limite.
De Monsieur Plume , Michaux: sentir dans le corps les bleus, les contusions de l’être au monde, au langage.
De L’île inconnue , Saramago : le flot de la phrase non interrompue qui fait retrouver le plaisir du conte dans lequel on s’installe enfant dans une écoute flottante.
De La Métamorphose , Kafka : oser le point de vue ; raser le sol ou surplomber depuis le plafond; découvrir le parler du corps.