Une phrase c’est un vecteur dirait le technicien qui est en moi, ou une mélodie dirait le mélomane que je suis, ou un trait, une flèche tracer sur une toile, penserait mes doigts gribouilleurs, une tentative de communication, souvent brouillée, souvent ténue, un petit son, il y a cette faculté à disparaître à ne pas laisser de trace du monde sonore, la phrase nous passe devant les yeux, on la lit en bloc, comme une image, elle imprime notre œil, le cerveau la décode rapidement, puis elle est remplacée par la suivante, ni vue ni connue. Une phrase c’est une bouillie, une mélasse d’idées et de sentiment, prononcée par un singe savant.
J’ai écrit cette phrase : Ici, chacun est peut-être plus qu’un.
Qu’est ce que j’ai voulu dire, c’est une petite phrase qui joue les grandes, elle se hausse sur ses talons.
Chaque phrase devrait être multipliée, tirée en rafale, alors peut-être qu’on s’approcherait du résultat espéré.
Les phrases s’assemblent les unes aux autres, alors comme une pièce de domino, elles trébuchent ou restent en place. Cette phrase-là, elle se présente modeste grâce au peut-être, le peut-être est une pirouette, si on le supprime on se retrouve avec une sentence : ici, chacun est plus qu’un. Le juge a parlé. Elle est aussi mystérieuse, elle fait du charme, sons sens mal défini, arrête le lecteur, il comprend les mots simples, mais l’ensemble reste un confus, il opine de la tête, il reste avec une demi-compréhension, mais elle ne l’empêche pas d’avancer dans sa lecture, alors il la salut du chapeau.
Une phrase isolée, sortie de tout contexte prête à toutes les interprétations… Le sens se dégage du lien entre chaque « wagon »…
Néanmoins, cette phrase je l’ai prise comme un cadeau, une déclaration d’amour au groupe que nous formons… 😉
Merci
Oh oui alors ! la phrase est parfaite pour notre collectif… et j’aime beaucoup l’idée que les phrases trébuchent et nous font avancer…
merci Laurent
merci