Arriver c’est revenir, se charger d’impatience.
Grammaire sommaire. Brève, sèche, sans pronom, quatre verbes et l’impatience, une virgule : reprendre son souffle à la hâte. Presque une symétrie. Une phrase retenue, la peur des débordements à l’œuvre, une phrase lapidaire, l’émotion — à peine — contenue dans l’impatience.
Arriver c’est revenir, se charger d’impatience. Comment se serait ouvert le texte si je n’avais pas été à Erbalunga, au commencement ? Quel territoire aurait surgit ? Quel retour ? Quel transport ? Y aurait-il eu la même impatience ?
Arriver c’est revenir, c’est l’impossibilité de l’ailleurs. Je ne pouvais en réalité pas échapper à l’île, on ne la quitte pas comme ça.
revenir, « Le préfixe re marque la répétition ou la reprise, il peut aussi indiquer le retour dans un lieu ou le retour à un état antérieur », il est question d’ancrage, d’attachement, peut-être de réparation.
revoir l’aube l’Elbe le feu retrouver le nom d’une rue le parfum des immortelles le goût de l’eau rapprocher les montagnes rouvrir les perspectives reprendre les chemins redire s’affranchir des légendes renommer rassembler recomposer lambeaux de souvenirs paroles images étonnements éclats revenir, rêver venir, temps mêlés, rejoindre les absents les morts les revenants, fantômes je vous attends
se charger d’impatience, le commencement le désir l’espoir, impatience un trait de l’enfance.
Arriver c’est revenir, se charger d’impatience, au seuil du texte, faire face au manque.
vraiment curieux de ce qui émerge de cette consigne
Par ici c’était aux forceps…
La phrase revisitée fait émerger l’urgence du texte, cette impatience si bien associée à l’enfance. Très beau ce retour, recommencement !
Ah chère Helena, oui, vraiment surprenant cet exercice (même si c’était un peu compliqué), et oui ça remet le texte dans une perspective qu’il ne faut pas perdre de vue, y a du boulot 😉
merci
c’est trop facile, la phrase était riche de possibilités (suis jalouse 🙂
rire, vraiment j’ai du m’accrocher, mais ça m’a (un peu) éclairée