Ce n’est pas le récit d’un homme sage sauvant le monde, ce n’est pas le monde : cette complexité, cette énormité, cette entité sans forme, ce n’est pas le vrai, la matière, le dur, ce que l’on peut toucher. Ce n’est pas un monologue, ce rabâchage, ces variations d’une même idée, ni une histoire finie, ce n’est pas une jolie chanson, ce n’est pas un cri, ni un chœur de pleureuses, ce n’est pas un arbre à larmes, ce n’est pas une aventure avec un héros, ce n’est pas cet homme exceptionnel, ce n’est pas cet homme ordinaire, ce n’est pas un modèle, ce n’est pas une humanité particulière, ces enfantillages, ce n’est pas mon histoire, ce n’est pas moi, ce n’est pas une copie du monde que je connais ou une représentation des êtres que j’ai croisé, ce n’est pas un conte philosophique, ce n’est pas une histoire pour amuser, ce n’est pas pour ces hommes ou ces femmes qui savent, qui parlent et qui oublient le trou noir. Ce n’est pas indispensable, ce n’est pas utile, ce n’est pas nécessaire, ce n’est pas grave. Ce n’est pas un rappel, ni une leçon. Ce n’est pas un jeu, ce n’est pas pour cet homme qui coure, en souriant, ce n’est pas pour cette femme qui protège de ses deux bras son monde. Ce n’est pas de la science-fiction, ce n’est pas une énigme, ce n’est pas un mystère. Ce n’est pas une tentative de faire du beau. Ce n’est pas fait pour éloigner les autres, ce n’est pas fermé aux lecteurs, ce n’est pas un soliloque. Ce n’est pas le quotidien, ce n’est pas le monde qui marche, ce n’est pas la vie. Ce n’est pas l’oubli.