Yel se tient debout dans le couloir de l’entrée. Balaie d’un regard la scène comme pour en saisir le plus rapidement possible un grand nombre de paramètres. L’ameublement, les ambulations, les postures. La tonalité des conversations. Les corps qui se cherchent et ceux qui s’évitent. Les groupes qui, en des endroits et à des rythmes bien précis, se font et se défont.
Yel se tient ainsi encore quelques secondes sur le seuil. Une zone de flou. Une silhouette elle-même opaque dans ses vêtements épais et recouvrants. Capuche légèrement retroussée en arrière protégeant encore son visage à demi. Capuche réajustée au moment de franchir le seuil. Un temps infinitésimal de conscience avant de s’engouffrer. Comme si son corps et sa présence n’en était pas déjà l’une des pièces, l’un des rouages en cette soirée.