Épuisée — Mettre un pas dans un pas — Une chaussure devant l’autre — Épuisée par son trajet — Il fait encore chaud sur la place — Fourbue par ce voyage en train interminable — Des heures sont passées — Elle arrive sur la place — Le soleil rase de très près les montagnes — Endolorie — Douloureusement les derniers rayons — Mettre un pied encore devant l’autre — La ville est bien éloignée maintenant — Son mauvais sommeil — Elle a mal partout — Surtout au dos et aux pieds — Épuisée dans ce nouveau lieu — Ses pas — S’amener sur la place — Le raclement sec de ses chaussures — À la tombée du jour — La terre battue par endroits — Elle débouche sur la place — Une posture de fatigue — Au croisement de la rue — Elle se découvre voyageuse éreintée — Jamais jusqu’à présent elle n’a vraiment quitté la ville — Il faut qu’elle cherche — Le jour se couche — Trouver une chambre — Penser à son corps — Son trajet l’obsède — fait sensation à l’intérieur et à l’extérieur — Encore quelques pas — Arriver — et petit à petit elle ne peut plus renoncer — Progresser toujours douloureusement — pas après pas — Une fontaine sur la place — À peu près au centre — s’y diriger avec effort — Déposer son bagage à ses pieds — Une posture de voyageuse épuisée — Mais oui elle s’abreuve — Son arrivée continue — Elle doit porter ses pas — Ne pas y arriver elle pense — Les sons tournent et s’amenuisent autour de la place — Les mains sèchent — Des claquements étouffés à son oreille — des bruits creusés — Rideaux de fer — Arriver à se diriger avec sa trace — Elle respire un peu — Comme dans une immobilité rapide — Sans aucune larme à l’œil — Retenue — Ses pas la traînent — La pancarte de l’hôtel s’incruste dans l’enduit — Elle arrive dans ce dispositif abîmée — Les tables sur l’estrade qui attendent — Faire sa trace lente — Dans un arrachement — Les petits pas se réenchaînent — Se diriger inlassablement — Être encore une fois la plus forte — Les vitrines s’allument l’une après l’autre — S’arrimer à l’hôtel — Rescousse — Pas un mot — Épuisée — Comme si on avait hurlé dans sa tête — Elle arrive vers l’hôtel — Quelques pas de plus à s’approcher — A-t-elle eu raison de voyager maintenant ? — Atteindre le perron — Elle veut reprendre pied — À travers la place elle regarde — Allonger les bras vers la porte — Ensuite l’entrée — Le comptoir de teck — Un calme chuinte — Se noyer enfin dedans — Elle prend la clé — Sensation de tenace soulagement — Arriver en haut des marches — Épuisée elle est arrivée quelque part — Gagner le lit — Elle tire le rideau s’allonge et s’endort — Les couloirs murmurent des ondes imperceptibles