J’étais à Marseille aux jardins cachés aux murs nouveaux d’être couverts de graphes . J’étais dans ma ville d’avant , je demandais aux rues de continuer encore de dévaler de ne pas s’arrêter. En haut du boulevard Salvator plus escarpé qu’une colline je jouais encore à jeter le corps en avant. J ‘étais à Eoures, et je pensais fort à ces rameaux recouverts de bonbons promenés dans les rues du petit village ou de ce que je croyais tel, quartier à l’Est de la grande ville, arpenté il y a longtemps par les ouvriers des usines Kohler, et d’autres encore oubliés. J’étais au Puy en Velay et une vieille dame s’improvisait guide de la cathédrale. Nous écoutions ravis par les pierres du lieu ses approximations lyriques tandis que le soleil s’infiltrait sous les murs. J’étais à Lisbonne, la langue bruissait, le monde allait se réveiller chasser l’injustice devenir vivable et ça commençait là sous les œillets , dans les bras de mon amoureux. J’étais à Saint Laurent du Pont qui fut Saint Laurent du Désert et mon enfant petite fille jouait sur les bords du Guiers Vif tandis que m’étonnaient les maisons abruptes accrochées à l’aplomb de l’eau. J’étais à Serrabonne dans l’été et j’entendais sonner le nom du maître de Cabestany dont le visage n’est dessiné nulle part. Les sirènes inventées dans le marbre rose séparaient leur queue en deux pans. J’étais à peine en Italie après le tunnel de Fréjus et le café serré transformait en délice les petits gâteaux trop sucrés.
Quelle sensation sur les premières lignes ! Les murs nouveaux et la demande aux rues de dévaler encore : entrée en matière forte dans cette remémoration de la ville.
Merci beaucoup pour cette lecture.
que de belles impressions dans ce voyage au proche, en même temps intérieur
la force que ça donne d’évoquer ce personnage d’enfant petite fille, ça m’a secouée d’un coup…
merci Roselyne, et heureuse de te retrouver…
Merci Françoise. Ton commentaire m’encourage à continuer même si je n’ai pas vraiment traité le voyage imaginaire.
Tu regrettes Marseille, peut-être ? Et tu étais à Lisbonne en 1974 ? Ça a du être une belle histoire. Ton texte est très vivant. Bonne soirée ?