Parfois, j’envie le Soleil, qui éveille les cœurs et réchauffe les sens. Une vue du ciel. Il s’invite où il veut, quand il le souhaite. Des milliards de vie s’emmêlent. Des passants. Certains se tiennent la main. Des amis qui s’aiment et des couples qui se taisent. Des sons et des merveilles. Du Jacques Brel. Une maison et des fenêtres. Une chambre sans berceau. Je crois reconnaître l’écho du silence qui vient se glisser dans des draps froissés après l’amour. Des cris murmurés. Des injures balancées, des mégots de cigarettes entassés. Les oiseaux qui chantent, les voisins qui sifflent. La ville se réveille après nous. Je ne sais pas qui sommes-nous. Il fait beau. Il pleut dans certains appartements. Une femme, assise au balcon, comme assise au bord du monde. Un homme la regarde, elle est belle. Elle fume, elle est amoureuse, pas de lui. Ailleurs, des rires discrets. Des mensonges comme des cristaux d’or. Des paroles qui ne veulent rien dire. Il y a tant de choses à dire. Des vies parsemées, un peu partout, que je veux connaître. Intrigantes. Des pensées insignifiantes. J’aime imaginer que rien ne m’appartiendra jamais, si ce n’est, la possibilité d’écrire à l’encre des morceaux d’âmes fabriqués. Je peins des êtres, avec des couleurs nuancées. J’écris, je jette, je rêve, j’écris encore. Ce matin, le vent déposera mes lettres au seuil des cœurs, peut-être.