Je te tire comme de l’oubli, tu faisais tapisserie, tu faisais rien, non ? Je te tire de l’obscurité où ta classe sociale t’a jetée Je te tire comme un lapin, proie facile Je te tire comme un lopin, pas comme une terre promise Je te tire comme mon petit lot sur cette terre Je te tire comme le bon numéro, la chance me sourit Je te tire comme le pompon Je te tire comme à la fête foraine, en rigolant, sous le regard des copains, en m’y reprenant à deux ou trois fois, en accusant la carabine Je te tire comme un boulet rouge, je suis lourd, ouais, je sais, t’as un peu peur Je te tire comme un pigeon : pull ! Je te tire comme ça, vite fait, par réflexe Je te tire comme un vol à l’étalage Je te tire comme un avantage, bien maigre Je te tire comme les rois, un peu fier quand même, couronne en carton doré, c’est moi qui t’ai eue Je te tire pas comme des conséquences, ni comme un enseignement Je te tire, t’as vu ?, je vise bien. Je t’étire, tu sens ?, je t’étire comme du verre de Murano pour t’oublier ensuite sur l’étagère où tu prendras la poussière. Je t’étire comme un vieux chewing-gum. Je te rêvais élastique. Je t’étire en position du tireur couché. Je te mets en joue. Ferme-la. Je te remets en jeu.
Terrible. Atteinte. Touchée.
Merci Nathalie pour ce retour. Nous avons toutes deux choisi un regard masculin qui fait mal(e).
Bonjour Stéphanie,
Votre texte est percutant, c’est le moins qu’on puisse dire ! Entre malaise et jubilation, il dérange et c’est bien, avec beaucoup de sous-texte.
Le dernier paragraphe me semble installer une rupture où l’on vous suit un peu moins cependant.
Merci pour cette belle entrée dans votre univers aujourd’hui.
Cat
Oh merci Catherine pour votre retour, surtout sur ce dernier paragraphe qui effectivement catapulte ailleurs de façon un peu brutale, à la Ma(n)chette. J’y reviendrai sans doute grâce à votre regard. Bonne journée !