Je te patiente comme citation de René Char rappelant essentiel sur hôpital, matin à 6h20, comme carnet noir ouvert où elle écrivait derniers instants, comme marques d’égarements entre homonymes et stigmates de passages entre ponts.
Je te patiente comme flambée et odeur du café moite matins d’hiver, comme eau de soif de vivre et réveil après terreurs nocturnes.
Je te patiente comme philosophie de Bergson quand horizon du sens se perd, comme fèves de rires en mangeant éclats noir à fleur de sel, à conserver dans poches, comme mer de Mary Barnes et terre du déracinement de rue des terreaux.
Je te patiente comme chaîne enraciné au bord du chemin baladé et racines pressées de saisir refoulements des marcheurs.
Je te patiente comme caresses de nuit avant-deux laissant une trace éventée sur peau, comme murmures d’accordéon surprise dans métro parisien, comme bouts de vies en rémission et instants matériels en démission.
où s’achètent les fèves de rire ?
Elles ne s’achètent pas. Elles se donnent le coeur léger et les yeux bien ouverts.