Je te parle comme les châtaigniers qui fleurissent et parfument le village
Je te parle comme les aiguilles vert tendre des sapins aux premiers jours du printemps
Je te parle comme un tronc brisé par la tempête et qui restera étendu au bord du chemin
Je te parle comme la canopée qui bruisse et murmure ses frou frou
Je te parle comme cet écureuil qui s’amuse avec des sauts d’acrobate et fait tomber les noix
Je te parle comme cette écorce dure et épaisse qui protège le cœur vivant de l’arbre
Je te parle comme les racines qui courent sous tes pieds et se transmettent mille liens de métamorphoses
Je te parle comme cette souche qui t’offre ses cercles de vie dans une senteur résineuse
Je te parle comme ce rocher usé par la pluie qui t’invite à te reposer au-dessus de la vallée
Je te parle comme ce mélange de terre et de sable gréseux qui flâne à travers la montagne
Je te parle comme un rapace qui rode au-dessus de ta tête avec des cris de souris effrayée
Je te parle comme un coucou des bois
Est-ce que tu m’entends ?
Merci pour ce texte que j’ai adoré dès la première lecture pendant l’atelier et qui me fais le même effet ici: de la douceur et un retour au mystère de notre nature.
Oh merci beaucoup Géraldine. Contente d’avoir réussi à transcrire des fragments de ce qu’évoque la forêt et son langage pour moi.