Je te dévore comme un secret partagé
comme ton livre préféré
je te dévore comme j’ai faim
je te dévore comme la dentelle d’un matin d’été avec la transparence et les jambes nues et la chaleur entre les cuisses
cette faim c’est toi qui me la donnes, attends tu vas aimer
je te dévore comme un envol de cris des martinets dans le soir
comme le refrain d’une chanson de Baschung
comme les images à colorier des mômes
comme les couleurs sur leurs mains
comme l’eau qui coule coule s’écoule sur ta peau
je te dévore c’est délicieux, ça coule de source, la source on laisse aller
je te dévore comme un vertige
comme une valse de nos ancêtres
et on est là comme ça parce qu’ils se sont aimés
je te dévore, je te bois
comme ce rien qui reste entre les lignes
ce rien qu’on croyait oublié, qui revient l’air de rien dans le coin de ton œil
Je lèche ce sel qui sèche là tout près,
Tout près de ton regard, de ton regard
qui me regarde
qui me dévore