Tout va s’arranger. La neige la neige chien la neige bâtarde la neige trainée la neige vent la neige poussière la neige sourde la neige, la neige partout la neige autour la neige au-dessus la neige, dans la bouche la neige le froid de la neige dans la bouche sur les yeux fermés le poids de la neige, la neige la neige la neige n’arrête pas la neige, la neige assomme l’oiseau l’ oiseau tombe sous le poids de la neige, le pied sur la neige, la neige muette la neige rouge.
Tout le monde l’a vu arriver, la pierre l’a cogné là en plein milieu de la nuque, sans calcul direct en plein milieu, la pierre, rien, un bout de pierre, l’angle de la pierre un aimant sur la nuque, la pierre a fait son boulot, après. Les autres ont fait un cercle autour de lui, pas un ne bougeait pas un ne bronchait, ils regardaient tous la pierre suspendue, là, en arrêt avant la cognée sur la nuque, la ligne pure de la pierre, lui foudroyé. Tout le monde l’a vu tomber sur la neige la neige soulevée le bruit de son corps et avant. Tout le monde a vu sa bouche sa bouche grande ouverte sa bouche et, rien ne sortait de sa bouche.
Ça nous a surpris son départ, parti sans rien dire rien laisser. C’est que lui et nous on était inséparables, depuis quatre hivers. Puis on l’a vu changer, il a pris ses distances, il a rasé ses cheveux; un jour il s’est pointé avec des mots dans la nuque « je suis vivant et vous êtes morts », ça lui ressemblait, il avait peur de rien, il pouvait donner des coups, mais franchement on l’ aimait.
Une si lente soudaineté, absolument poignant.
comme dit Rémi
Ah, oui! Comme Rémi, comme Brigitte…
Rémi, Brigitte, Michael, ah oui, je poursuis ! Exquis, le cadavre
Comme ça encotonne. Et puis soudain l’image et le personnage. J’ai pris beaucoup d’émotions sur le visage.
Comme vous lui réglez son compte !
Je découvre votre écriture et suis complètement touchée, merci.