Je ne me souviens que très peu de mon ombre à l’âge de15 ans. Plongeante sous mes pieds de lycéenne juchée sur un muret. Mes pieds qui se balancent au bout de mon corps.
Je ne me souviens qu’à peine de mon ombre étudiante perchée sur les remparts du fort Vauban. Un détail, à peine, dans l’ombre des pas des autres.
Je ne me souviens presque pas de mon ombre avalée par la marée atlantique, soudainement.
Je ne me souviens pas vraiment si mon ombre portait dans le vide sur le toit du Pont du Gard
Je ne me souviens qu’avec flou de mon ombre à vélo entre les herbes du stade et les graviers des jardins ouvriers
Je n’ai aucun souvenir de l’ombre des premiers pas
Je ne me souviens même plus de mon ombre dans le hall de l’hôpital. J’avais pourtant le regard dedans.
c’est beau cette idée de l’ombre comme trace des moments de vie, merci d’avoir penser à ça
C’est vraiment très beau. Et oui, l’idée est lumineuse (il le faut pour parler d’ombres). Merci pour ce court mais précieux moment.