Voyelles brûlées d’août. Je tremble aux coins du petit froid passif d’octobre. C’était soleil d’écrire. JE est une précédente canicule. JE, la dernière CANICULE en date. Je tremble aux coins du très rien d’octobre. Je, fonte rapide de certaines neiges plus lourdes. Août avait écrit son feu en trois fois réenfantant, mais plus festive, sa consonne. Elle était née ici, au milieu d’un feu d’août en octobre. Je crie un cri glacé, mes flammes tremblent. Les flammes sont le verbe trembler. Les flammes ne sont pas les flammes tremblant, mais le verbe, tout verbe ayant tremblé ou sur son peut-être de trembler. Les flammes ne seront jamais sujettes -l’action vivante de vivre. Je n’ai rien à pouvoir dire. Ciel se souvient de ciel -ils ont la même taille. La canicule cambriole le ciel, celui au moins là.
Ah Milène, toujours insoumise : on dit pas de JE, elle ne met que des JE.
Pour la peine, je me suis emparée de ton texte, j’espère que tu ne m’en voudras pas, et ça donne ça (car nous ne voyons pas le monde de la même façon) :
Voyelles brûlées d’août. Le petit froid passif d’octobre tremble aux coins. C’était soleil d’écrire. JE est une précédente canicule. Il, la dernière CANICULE en date. Le très rien d’octobre tremble aux coins. IL, fonte rapide de certaines neiges plus lourdes. Août avait écrit sa fête en trois fois réenfantant sa consonne. Elle était née ici, au milieu d’un feu d’août en octobre. Les flammes tremblent, je est un cri glacé. Les flammes sont le verbe trembler. Les flammes ne sont pas les flammes tremblant, mais le verbe. Tout verbe ayant tremblé ou sur le point de trembler. Elles ne seront jamais sujettes – l’action vivante de vivre. Ciel se souvient de ciel -ils ont la même taille. La canicule cambriole le ciel, celui-là. Je n’ai rien à pouvoir dire.
signé « la jauge-amie »
Daniele,
Jauge-amie comme je-gémeau, un si grand merci pour ce re-regard,
Je préfère maintenant ton texte, mon « je » augmenté de ta jauge. Merci beaucoup !
ça c’est vraiment gentil !
Danièle, allez-vous passer à la moulinette de l’atelier tous nos textes ? C’est bien de nous sortir le nez du guidon ! Bel éclairage sur le texte de Milène Tournier.
Joli tour de passe-passe-moi le relais, Danièle et Milène, j’applaudis les deux versions et m’en retourne à mes textes sans Je dont Il ne sait que faire…
Merci Cécile et Catherine, et surtout merci à Milène qui ne s’en est pas choquée. Le jeu de l’atelier, c’est un vrai plaisir !