Il y a cette ruine. Un ancien et petit corps de ferme, à plus de quarante ans de distance. Un printemps pluvieux. Un froid humide nous transperce. Il faut s’abriter pour la nuit. Les bois très verts autour, touffus. Elle nous attend au bord du chemin avec ses pierres noires. Après la montée construite de la largeur d’un char à bœufs, maintenant envahie d’orties, on entre dans l’ancienne grange. Elle n’a plus de porte mais le sombre règne. Un sombre grouillant, rampant. Le sol est solide, en bois épais, noir du temps. Vers le fond encore du foin. On a pas poussé l’exploration au rez-de-chaussée, sous la grange, là où se trouvaient étable, cuisine et chambre de ceux d’autrefois. On a monté les tentes igloos, sardines plantées dans le lourd plancher, à l’abri de la pluie, dans l’odeur de poussière du vieux foin avec les petits bruits de la nuit autour. Aucun fantôme n’est venu visiter notre sommeil. Au matin, il a eu ce geste de laisser sur le seuil un gros morceau de notre pain. « Pour remercier ceux qu’on a dérangés ».
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Et merci à vous pour votre visite !