le soleil éblouissant tape la rétine il fait tout blanc on ne voit plus rien tout devient noir on entend plus que le cri des mouettes on sent la chaleur sur la tête le souffle du vent les gouttelettes d’eau salée sur les joues
la table de préparation le garrot qui sert le bras l’aiguille qui traverse la peau le tube qui se gorge de sang la veine qui roule la bouche qui grimace
seule dans un espace bondé trop de gens et pourtant toute perdue c’est immense beaucoup trop grand et pourtant oppressant je tourne la tête à droite à gauche je regarde devant moi il n’est plus là ils ne sont plus là
les bougies sur le gâteau aux pommes le gâteau un peu brûlé l’odeur entêtante les chants un peu faux les cries les rires le souffle la flamme s’éteint les applaudissements
elle est assise sur le banc blanc seule elle attend elle chantonne ses doigts dessinent des formes sur le banc blanc elle sourit elle rit
les étalages de fruits à coques et les mains qui s’y plongent
la petite cabane au fond du jardin un peu cabossée un peu biscornue le napperon en guise de rideau la chaise en bois les araignées les fleurs et les hautes herbes