Ils disent que ça arrive souvent la nuit dans la nuit disent que ça ne fait la plupart du temps aucun bruit je veux dire au moment précis au moment fatal disent que ça ne s’entend pas que ça arrive loin des regards à l’écart que quand ils entrent ça s’est le plus souvent déjà produit qu’ils s’y préparent il y a des signes disent-ils cliniques une probabilité une quasi certitude que ce sera cette nuit ou la suivante au plus tard elle dit c’est arrivé en milieu d’après midi une semaine qu’ils pensaient que ça arriverait tous le pensaient tous elle dit le disaient cette semaine ou la suivante ça arrivera une nuit des mois qu’elle le suivait des jours qu’elle y pensait des mois des jours pas seule bien entendu on travaille en équipe on se relaie elle avait demandé les nuits pour être là elle avait demandé la nuit et c’est le jour que ça s’est produit après le passage de 16 heures le temps de prendre un appel dans le couloir c’était fait lui on le lui a raconté il dormait elle dit moi aussi je dormais quand tu es de nuit le jour tu dors quand ça s’est passé elle dit je dormais
elle est un peu triste mais elle le sait qu’elle avait fait ce qu’elle pouvait pour être là
Très touchée par ce texte délicat où dans les blancs se glisse le silence de ce qui ne peut se dire. merci
oui être là. Si possible pas trop loin.
Oh merci. Aujourd’hui il a plu toute la journée. Je m’y suis mise avec la pluie. Manquent les lieux. Manque l’espace. Un peu hors sujet peut-être.
c’est très beau et tellement vrai.
Merci beaucoup Danièle
J’aime ces blancs comme des coupures contre lesquelles on ne peut rien. Cette vie qu’on s’autorise mais qui est hachée par la possibilité que… Et tout paraît sequencé. J’aime aussi le ton neutre du on dormait. C’est comme un ahurissement que ça puisse arriver quand on dort. Très beau. Merci.
Merci Anne et votre remarque m’a donné envie de finir sur le on, ce que je viens de tenter.
Happée par ce texte dont j’aurais aimé qu’il ne se termine pas… en tout cas pas aussi vite !
Oh merci Marlen Oui court un peu. Ce sont les blancs qu’il faudrait sans doute, laisser encore respirer
Partie tout le mois d’août j’arrive tout juste et je lis Ils disent en premier. Puis plus envie de lire rien d’autre après ça, j’avoue. Car que ces blancs sont habités. Tout ce qu’on y voit, qu’on y entend, qu’on imagine. Et cette phrase qui arrive au début, parfaite, parfaitement à sa place entre deux blancs : « il y a des signes disent-ils cliniques ». Ils disent aussi que ça arrive souvent pendant qu’on dort. Merci pour ce texte.
Chère Julie Merci
Entre ce « Ils disent » et ce « Je », que d’espace(s), de vide(s), de manque(s) !
Merci pour cette lecture.