Prologue le verbe lâché comme un vent, le verbe unique, fiable pas verbeux, une parole digne de foi Une seule parole à la fois un verbe parole pas discours pas logos à chacun sa parole sa parlure son parlé pas la langue l’articulation le rythme la prononciation ça fait toute sorte de mots différents des mots doux des mots tendres des gros mots des mots d’excuse d’encouragement des mots vulgaires rares précis mots savants mots suivant mots souvent déjà dits répétés rassurants réconfortants menaçants demi-mots gonflés de sous-entendus derniers mots mots blessants mots tranchant mot d’ordre mots en ordre syntagme règles règlement des mots pour faire taire dernier mot sentence verdict condamnation jurisprudence paralipomènes commentaires comment faire taire la langue tourne dans la bouche sept fois dit-on bruit de caillou roulé de salive texture pâteuse remâchée « patemo » collant à la langue bredouillement bégaiement balbutiement mots qu’on cherche au bout de la langue mots en folie glossolalie divine parole plus très fiable putréfiée même dans le terreau d’un langage cru ou cuit et recuit parole mal entendue parole empêchée forclose dépossédée privée de sens inanité sonore faite chair proférée du haut de la chaire exégèse gloses phrases paraphrases redites à fin pédagogique à replonger dans l’enfance qui ne doit pas parler avant la communion ni à table ne coupe pas la parole ne rompt pas l’ordre des parole attend son tour Epilogue des paroles s’envolent d’autres restent là gravées dans le marbre ancrée sur la page des paroles sans vol restent recluses des paroles pas drôles retenues derrière le sphincter de la bouche.
super; on sent que cela pourrait continuer et aller encore plus loin.
Déjà accompli par Tarkos. La proposition de François me donne juste l’occasion de lui rendre hommage.
Bonjour Christian,
Texte comme cailloux en bouche, j’aime ça,
La proposition de François me donne juste l’occasion de rendre hommage à Tarkos.
un régal… » bruit de caillou roulé de salive texture pâteuse remâchée… « et tout
La proposition de François me donne juste l’occasion de rendre hommage à Tarkos.