Il est question. Il faut se le dire. Se l’avouer. Il est question d’absence. Mort, absence, abîme en soi, effondrement par la base, dilutions tout autour. La peur serre au ventre. Comment descendre l’œsophage en pas de vis? Avaler la salive? La douleur lance aux sinus. Le miroir est vide de visage. Car le visage est vide. Il ne suspend plus rien. Il, le miroir. Il, le visage. Aussi vaste soit-il. Le corps est trop-plein. L’estomac gonflé de vase. Absence jusqu’à l’écœurement. Le cerveau comme un calamar crachant nuage opulent, noircissant la terre sur son passage. Langue sèche, inerte en bouche. Absence, jusqu’à l’oubli de la soif. Sang coupé. Jambe aux fourmillements. L’absence ou l’engourdissement. C’est cela. L’absence, l’ankylose. Aux faux-mouvements permanents. Un infime tremblement. Une infime paralysie. Une aiguille à tricoter pénètre sous l’omoplate. Il est question de ne plus être. De disparaître par l’emballement. L’essoufflement. D’interrompre. D’annihiler. Il est question. Malgré tout. Absence. Il est envisagé de dissiper. Tentative au moins. De revenir à une vision. De revenir à un rayon précis. Une chaleur. Une affection. Un port du sud. De traverser l’ouragan, le déluge. Quand c’est la nuit, le jour. L’air opaque, occulte, lourd. Le monde gluant. Pleins phares. Sous les trombes. La vitesse à l’oreille. Se sauver. L’iris usé, brûlé. Éclair. Boue dans les roues. Etang de Berre. Raffinerie. Ciel dans sol. Flamme dans ciel. Canal couleur alcool. Descendre à la mer. Un lendemain de rage. Un surlendemain. Il est question de trouver la paix. De trouver la verticale. D’approcher un souvenir. Récif ami. En terrasse, d’avaler l’amertume. Absence, double expresso. Mange-tout. L’idée d’une fin. Soleil rocheux. Pas d’illusion. Fond de calanque. Étages bleus. Amour.