Sa voix est comme des couteaux, ses mots des pointes tranchantes. Elle est assise à son bureau, moi debout en face d’elle j’essaie d’amortir les coups. Son visage crispé, sa bouche déformée et moche qui me balance des accusations sans appel. … INADMISSIBLE … PAS PROFESSIONNEL … Tentative de justification de ma part, tranchée net par sa voix qui monte dans les aigus. J’essaye encore d’une voix sans timbre. Elle me jette au visage, dans ma gorge des consonnes guerrières qui me laissent blessée à vif, inerte, sans voix, corps mou. Alors à bout de souffle j’articule avec effort un dernier argument, ce qui provoque un … TU N’AS PAS FAIT CA !!! … justement si, parce que … Et c’est l’explosion. Elle se lève. Elle crie, hurle. Son larynx étouffe, ses poumons en apnée, ses mâchoires en tension extrême. Une rage monstrueuse. J’ai peur, je m’enfuis. Dehors je respire. Demain sera un autre jour, elle me parlera de communication sans violence, elle aura rangé ses couteaux.
C’est étrange : on voit les lettres qui volent, les consonnes, les voyelles dans l’air ! Tout à fait magique. Ça pourrait déborder vers l’absurde (elle recracherait une consonne en éternuant dans les jours qui suivent…). Bref, me voilà embarquée.
Merci Emmanuelle. J’ai bien ri avec ta vision du texte 😅. L’absurdité dans la violence vocale.