Je l’aime pour bien des raisons, mais sa voix a certainement été l’invisible vibration qui a domestiqué l’animal sauvage au-dedans. C’en est une toujours accorte, sans heurt, sans grande amplitude entre aigus et graves, une voix médiane, à la saturation moyenne, pas celle du gris tourterelle, non, plutôt l’oranger de la feuille d’automne, c’est cela oui, un soleil d’automne sort de sa gorge en toute saison, toute occasion, jamais ne se tend, ne se brise ni ne claque ses consonnes en refermant précipitamment la bouche, pas d’orage, pas de crise, une voix juste que rien ne presse, qui peut enchaîner les mots et les rires des heures d’affilée sans altération de son timbre, elle ne sait pas le rauque, ni le persiflage, elle est discrète, belle, chaude, douce, si douce quand les enfants l’écoutent lire un conte où même la peur vient dans un sourire frais, où même les sorcières volent sur des balais rose orchidée. C’est la voix de la patience du galet, la voix qui fait vibrer humour, tracas et émerveillement dans un même bain de jouvence. C’est la voix d’un ange nomade, la voix d’une créature des bois dansant sous la pluie, elle parle et en même temps allume la lumière.
Belle utilisation de ta boîte à outil de couleurs ! la patience du galet, si douce.
Beaucoup aimé ce texte ! Le soleil d’automne et le balai rose orchidée m’ont enchanté !