Une voix de chaleur. Où tremblent, mais si peu, les rides d’une émotion. Grave mais sans excès. Avec des mots choisis et qui se marient avec tact. Les sons s’échappent et bien accrochés les uns aux autres se posent sur une ligne mélodique envoûtante. Les silences s’agenouillent et laissent résonner ce qui doit. Jusqu’au fond du ventre. Oui ta voix est chaude. Profonde aussi comme si elle s’extrayait d’une caverne. Nette, pas une syllabe n’est abimée. La pureté de ta voix comme celle de la langue que tu manies. Pas de fausse note. Quelque chose de vibratile dans l’écho qui traverse et déplace les ombres. Le souffle, la respiration reprennent de l’ampleur, sans à coups, comme lorsque des voix chantent un Gloria. Elles escaladent puis redescendent. Et le silence alors qui prend toute sa place. Un de ces silences de crépuscule quand les voix s’encalminent. Puis ta voix reprend, un ton plus bas, mais toujours bien accordée. Il faut prêter l’oreille et l’écoute se fait plus grande encore. Quelque émotion raye parfois d’une lente strie l’oreille qui se tend, et un vibrato se détache. Le cours de la parole se ralentit. Tu as dit ce qu’il y avait à dire. La conversation va s’arrêter et la communication téléphonique s’interrompre. Le silence d’après comme une déflagration.
J’aime beaucoup ce texte doux et mélodieux, « émotion qui raye d’une lente strie l’oreille qui se tend », quelle belle image.
Très belle description. On a envie d’entendre cette voix.
N’était cette fin d’apocalypse, on serait dans une variation du Cantique des cantiques. Merci d’avoir pris le risque de décrire une voix aimée.
Merci à vous pour ces retours encourageants. Le Cantique des cantiques wouah!!!