Fougueuse, libre comme l’air, légère, indépendante, la trottinette est un fier destroyer des temps modernes. Bien-sûr, il faut pousser, en changeant de jambes pour ne pas avoir un seul mollet et une seule cuisse qui travaillent… Genre syndrome du bras bionique de Nadal mais version jambe. Il y a une technique simple pour changer de pied d’appui sur le plateau tout en roulant. Ecrivez-moi si vous voulez un tuto. On peut rouler après la pluie, après la neige devenue boue sale, attention quand-même ça glisse et on a vite fait de vriller en balayage sur le côté. On peut aussi rouler sous la pluie mais sans s’abriter sous son parapluie car il est déconseillé voire suicidaire de conduire sa trottinette d’une seule main. Prévoir un vêtement imperméable à capuche si ciel menaçant. On peut rouler sur les pavés, les trottoirs, les passages piétons, mais attention aux plaques d’égout également connues sous le nom de regards de chaussée, les petites roues se coincent dans les rainures et c’est la chute garantie. Il faut aussi être extrêmement vigilants aux bateaux des trottoirs trop hauts qui font buttoir. On a vite fait de passer par-dessus sa trottinette. Attention aussi aux vieillards apeurés donc vindicatifs qui vous engueulent et essaient de vous atteindre à coup de canne quand vous passez à trois mètres d’eux. Attention aux roquets qui aboient quand la trottinette passe… Certains vont même jusqu’à vous poursuivre. On peut porter des robes longues sur sa trottinette, mais attention, mieux vaut relever les pans de tissus grâce à une pince à linge car le bas de la robe s’enroule autour de l’essieu et c’est la catastrophe. On peut porter des talons hauts et même des sandales sur sa trottinette mais attention, il faut qu’elles tiennent bien aux pieds sinon on les perd et c’est la catastrophe assurée. On peut prendre de la vitesse dans les descentes mais attention, il faut garder le pied sur le frein au cas où super trottinette s’emballerait. Dans les montées, rien n’empêche de descendre et de marcher en poussant son engin. Mais attention, il y a un risque qu’elle se vexe. On prend le risque car si on force trop on arrive au boulot en transpiration et ça, ça pourrit une journée. On peut rouler sur les pistes cyclables mais attention les trottinettes électriques et les vélos vont font remarquer que vous gênez d’une coup de sonnette rageur car ils doivent ralentir à cause de vous. Pauvre conne, tu peux pas rouler ailleurs ! Aux poignées de la trottinette, on peut accrocher ses sacs, sacs à main, sacs de courses, cabas, pochons, besaces, cartables, sacs en papier, sacs en plastique, sacs en tissu. Ultra pratique en cas d’achats compulsifs. On peut customiser sa trottinette, recouvrir le guidon de stickers ou réparer les garde-boues avec du sparadrap quand ils sont fendus ou cassés. On peut l’emmener au café, au restaurant, dans les magasins, elle prend même l’escalator sans broncher. Mais attention, certains vigiles obligent à la laisser à l’entrée, sous leur bonne garde mais c’est abusé. On peut malheureusement sentir sa trottinette se fendre littéralement en deux, le guidon d’un côté et le plateau de l’autre car elle a perdu ses visses du fait des vibrations et soubresauts quotidiens répétés . Attention, comme a insisté le vendeur, un entretien régulier de sa trottinette par un professionnel est fortement recommandé.
« destroyer des temps modernes » il y a du vécu dans les situations drôlatiques ! La trottinette fut aussi le premier deux-roues de nombreux enfants (la mienne était bleue). Merci pour cette résurgence !