Vents : Soufflez!
Longez les cotes!
Colorez! invoquez!
Géographez!
Voyez les rotations majeures.
Les déplacements des astres
Zonez sur les cartes d ‘état major, sur les plans de campagne. Louvoyez parmi les hypothèses d’attaques, les hypothèses de défenses. Par le nom des armes, des bataillons, des négociations, de mots en « on », sentez le sol trembler du poids des chars, entendez la rumeur, entendez de l ‘histoire, des news, des fake-news; du jargon journalistique, de l’information, de la désinformation de l’intox sans détox!
Invoquez les cargos de la nuit; laissez l’ Atlantique frappez sur les phares …
Guettez les ondes de la nuit dans la sauvagerie de la nuit; laissez les astres et leur mécanique. Reprends au point où tu l’ as laissé le plan de tes folles prairies, reprends ton carnet reprends ton souffle reprends ce texte reprends une bribe de phrase laissée à l’abandon avec comme promesse de la finir un jour la phrase la plus belle d’or et de feu la phrase rêvée et impossible à dire à formuler à inventer la phrase inachevée même pas roman même pas encore Histoire ou histoire la phrase à naitre et qui fait renaitre la phrase de vie la phrase de jouvence claire et pure comme une source de montagne pour abreuver tes troupeaux; pour abreuver tes bergers. Pour éclaircir ta voix dans le centre de l’horreur. Dans l’épaisseur du chaos. Passez bergers! Transhumez troupeaux !
Entendez les discours de Luther King dans la nuit! Amarrez vous! Tenez!
Toi vent, souffle humblement sur la glaise.
« reprends ton carnet reprends ton souffle reprends ce texte reprends une bribe de phrase laissée à l’abandon avec comme promesse de la finir un jour la phrase la plus belle d’or et de feu la phrase rêvée et impossible à dire à formuler à inventer la phrase inachevée même pas roman même pas encore Histoire ou histoire la phrase à naitre et qui fait renaitre la phrase de vie la phrase de jouvence claire et pure comme une source de montagne »
Tu as bien fait de reprendre ton carnet. Merci.
« Reprends ton carnet, reprends ton souffle, reprends ce texte…amarrez-vous! tenez! » c’est magnifique, Isabelle. Merci.
Très beau. Un peu mince comme commentaire, mais j’aime.
merci pour vos lectures!
… toi, Vent, souffle humblement sur la glaise… un vent humble qui achèverait le travail entamé par les ô Pluies dans une presque caresse, une fin qui ne serait que le début-de, et qui apaise ici la rudesse des impératifs précédents – j’aime beaucoup – un bel adverbe que ce « humblement » !