Trouve quelque chose d’important à écrire. Essaie d’avoir quelque chose de minuscule à dire. Adresse toi à l’autre simplement, fermement. Développe des nécessités qui relient. Affronte l’essentiel. Songe au vernis écaillé de ta grand-mère. Reviens dans ton enfance, saute dans ton avenir, reste au présent. Mouille toi, mouille toi, mouille toi, brûle mais brûle ! Enveloppe-toi de lettres, d’anis et de laine. Pense avec patience, avec sincérité, avec précision, fais confiance à l’intuition, pense. Revend tes bottes Dior, donne tes costumes Chanel, recycle tes Levi’s, laisse tous sur le trottoir. Pars. Respire, respire , respire l’odeur des autres: l’haleine, la sueur, le pet, le sperme, le suc. Ô le parfum des autres! Sors ton violoncelle, joue en duo, en trio, en quatuor, en quintette, en orchestre. Fais de la musique! Sois accueillante, allume la lumière, ferme le robinet, époussète l’étagère, passe l’aspirateur. Cuisine, accommode, préfère l’huile de sésame, broie des noisettes, pile des cacahuètes, parsème de raisins secs, ajoute un grain de riz. Mets du vernis, gratte-toi l’oreille, frotte-toi les yeux, ouvre les bras. Invite le Tartare, le Tatar, ta tante, tes potes, tes frères, ta sœur, ta boulangère et le laboureur. Ose, écris, ne juge pas, salive, souris. Sois! Sois! Sois! C’est ainsi et c’est comme ça. Va!
Beaucoup aimé comment tes phrases cheminent, font disruption pour matérialiser toutes ces saynètes!
Merci pour ta lecture et pour disruption qui me plaît !
J’admire la légèreté que tu as su insérer dans ce texte sur un sujet si difficile et délicat, dans cet impératif, cette injonction qui t’est finalement adressée
oui, à moi même, je n’ai pas réussi, osé m’adresser à l’autre.
Merci Françoise pour ta lecture et ton commentaire
Je ressens la fragilité, l’impuissance, et comment accorder à chaque geste, si minuscule soit-il le poids de la vie. Un texte à la fois grave et joyeux. Merci
Merci pour votre commentaire, au plaisir de vous lire, à bientôt
Bien envie de te suivre Cécile !