Comment prendre de la distance, je suis comme un lapin ébloui par les phares d’une voiture, j’hésite, je vais à droite? À gauche? Je ne sais pas. Comment ils font les lapins?
« L’acier hurle sa rage, la table est mise, il va se bâfrer. Le monde terrorisé entend le cri strident. Rêvez petits hommes, demains incarnés, chantez la parole comme un étendard aux couleurs de la vie. Rêvez petits hommes aux mains calleuses, sculptez un monde avec cette terre rouge, couvrez de beauté le monde abîmé. Rêvez petits hommes aux doigts tachés d’encre, écrivez les mots que les machines ne peuvent entendre. Rêvez petits hommes couverts de couleurs, dessinez des mondes imprenables, des univers microscopiques, des arpents de terre galaxique, l’impossible à conquérir. Rêvez petit hommes aux oreilles magiques, composez des musiques qui fondront l’acier, ouvriront les coeurs. Rêvez petits hommes, à la tête tourmentée, inventez des histoires pour ne pas oublier.
La caresse d’une main sur ma peau, tremble mon âme. Caressez l’air, saluez-le d’une légère glissade, il vous donne la vie. Caressez l’autre, d’une main amie réchauffez son coeur froid. Caressez le livre, l’envoutement des mots. Caressez des yeux l’animal apeuré. Caressez la main du mourant pour adoucir son voyage. Caressez la main de l’enfant né. Caressez l’image des défunts, qu’ils revivent un instant. Caressez l’eau, elle vous lavera l’âme. Caressez la vie, elle est si fragile. »
J’aime l’utilisation de l’impératif pour les verbes rêver et caresser, deux verbes pour lesquels cette forme relève de l’étrange. Du coup, j’adore me perdre entre les mots.
oui, jamais je n’aurais pensé que le mot qui viendrait ce soit « caresser »…
Je sui un manuel.
Parfois le lapin se fait écraser ! Merci pour le mot caresser, c’est doux.
Belle surprise ces mots doux, rêver et caresser. Ils m’entrainent loin du bruit que le « réel » fait dans ma tête. Merci pour ça.
Laurent Stratos, vos mots aux petits hommes sont si beaux. Et puis caresser…la caresse reçue et redonnée, c’est exactement ça. Votre codicille, « comment prendre de la distance? je ne sais pas. » Et puis votre réponse à François à propos de caresse : « Je suis un manuel » : Vous me sidérez d’humour et de distance,