hors-série #impératif | la pluie ne lavera rien

Degas, monotype

Ne te calme pas
Ne te tais pas
Ne te détends pas
N’écoute pas
Garde les mains sales
Ne me fous pas la paix
Ne me croie pas
Ne m’aime pas
Ne me donne pas ta main
Quitte-moi
N’invente rien
Ne demande rien
Ne pardonne rien
Ne pardonne pas les costumes en grappe sur les tapis de sang 
Ne pardonne pas la peur de vivre la peur de ne pas vivre la peur de mal vivre 
Ne pardonne pas la course le temps la fatigue les rendez-vous les morts rappelés à l’ordre les voisins vigilants les colons irrités les flancs contaminés le ventre mou de l’Histoire le mystère de l’amour et l’odeur des Nations la musique des frontières l’orgasme des atomes les graisses la bienveillance la résilience l’enfer le paradis les cortèges de gerbes le mépris des insectes le bon sens des gardiens les aboiements de l’empereur la beauté des cadrages 
L’oubli 
Ne pardonne pas l’aveugle qui dort avec le psy 
Ne sois pas prudent pas vigilant pas sage pas détendu pas fort pas courageux 
Ne te ressaisis pas 
Ne regarde pas où tu vas
Ne trouve jamais ta voie
Pleure
La pluie ne lavera rien 
Le vent crasseux soufflera sur les collines
La publicité tiendra la kalach les expertises dans la bonne humeur
Et le repos

A propos de Lisa DIEZ

Chercheuse polyvalente, sorte d'artiste tout-terrain. Valises posées depuis 5 ans dans les arts de la scène. Passages par la peinture, le documentaire, la photo… Et l’écriture, soutien fidèle de ces nombreuses traversées. Deux sites : www.soinartistique.fr (Collectif À la Source) et www.atelierdiez.com (vrac et chantiers).

5 commentaires à propos de “hors-série #impératif | la pluie ne lavera rien”

  1. Belle idée que ces impératifs de négations déclamés comme un cri. On en ressort poisseux et usé.

  2. Merci pour ses injonctions à ne pas, libérateur je crois. Et cette forme du texte qui enfle au milieu, et ce rythme qui ne s’arrête pas

  3. l’idée d’un impératif négatif m’a traversée. Vraiment heureuse de le voir vivre sur ta page… Cet élan du négatif. Ouvre. Pousse: « ne trouve jamais ta voie « ( et chante comme tu fais)