Dites-moi comment ça tient en l’air toute cette misère, tous ces gens qui errent par-delà la terre, les monts et les mers ?
Dites-moi pourquoi les hommes exagèrent, luttent abdiquent ou crèvent la gueule dans la boue, le regard au ciel ? Dites-moi pour quoi faire ? Pour quelques regards, une poignée de rêves, un rire, un oubli ?
Dites-moi quand sont nées tant de lourdes larmes, dites-moi où finissent ces immenses soupirs ?
Dites-moi que font-ils, tous ces êtres perdus, tristes, errant et las parmi les décombres les gravats les tombes, serrant contre soi l’indicible effroi ?
Dites-moi qui leur a donné l’étrange destin, l’effrayant chemin arpenté sans fin ?
Dites-moi, un doute un espoir, quelle différence ?
Dites-moi si tout n’est que hasard, belles envolées ou ce sourd fracas.
Douceur, volupté, cessez d’être chimères pour ces chairs broyées, happées par la guerre !
Parmi les brindilles, entre les miasmes et dans la bourrasque, trouvons les pépites, charrions les copeaux d’une prochaine récolte de paix et d’amour. D’un pas de fourmi, menons au grand tout notre petit fardeau, infime partage de rire et d’espoir.
Finie la misère des jours tristes et glauques, sortons-nous les tripes pour donner du beau. Haut les cœurs et droit devant, tourbillonnons de fleurs et de poèmes, de récits épiques pour contrer l’horreur.
Glissons dans nos poches ondes et messages de la nature en éveil, enfilons nos vestes de lumière pour contrer les courants néfastes de cette fin d’hiver, chaussons nos bottes de sept vies, comme les chats arpentons vaillamment l’espace de ces existences chamboulées et hâtons-nous vers le meilleur.
Osons, en avant ! Recueillons la rosée d’un monde nouveau et laissons aux haineux·ses et aux malotrus les bas-fonds de leurs cloaques et les misères des bombardements, donnons à nos souffles l’ampleur d’un chant de paix.
je voudrais tant te dire que nous glisserons bientôt dans une époque nouvelle et que la nature nous entourera de ses bras réconfortants
je voudrais tant te dire l’espoir…
pour le moment, avec toi, je retrouve le chant
douceur et tendresse de ta réponse, merci Françoise !