accepte ça, dis la cette douleur que tu imagines dans la tête dans le cœur de celle que le plus fort veut asservir. souvenir de ce que tu n’as jamais connu : cow boy, marchand d’esclave, conquistador. vous revoici guerres coloniales
qui en veut à mon insouciance ? pourtant le Rwanda ah mais c’était si loin, pourtant la Bosnie ah mais c’était local pourtant le Mali ah mais là c’était nous pourtant les Chagos ah mais là je savais même pas
restez chez vous guerriers du monde. n’essayez plus de rentrer dans ma tête vous y arrivez trop facilement
approchez-vous Américains du sud chassés de vos terres
approchez-vous Algériens repoussés vers les terres arides des hauts plateaux
approchez-vous Juifs de Pologne humiliés trimbalés assassinés
approchez-vous Indiens d’Amérique du Nord massacrés parqués
approchez tirailleurs de Thiaroye
approchez-vous habitants de Hué courant sous les bombes et les baïonnettes
venez avec eux habitants d’Odessa
accompagnez les, Augusto Boal et vos superbes héritiers dont le théâtre a nom NAJE, Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir
inspirez moi Sitting Bull, Abd el Kader, Túpac Amaru, Aimé Césaire, Vaclav Havel, Louise Michel, Crazy Horse, Toussaint Louverture, marins du Potemkine, Ho Chi Minh, Harriet Tubman, Musango
racontez nous vos histoires de résistance, de peine, d’hésitations, d’abandon du confort, de victoires, de désespérance
dites moi quoi me dire pour ne pas plonger dans l’inaction, dans l’acceptation première, dans la résignation ; pour ne plus souhaiter le retour à l’insouciance, à la tranquillité perdue
parlez nous de vos vies fragmentées, déplacées, confisquées.
allez, en scène ! battu par plus fort que moi | accepté des traités de paix scélérats | fait le mort | fait croire que nous étions peu nombreux à little big horn | stones are rolling in, tanks are rolling out | mentir sur tout parier sur tout | une vie une idée fixe dien bien phu | whatever you say say nothing | voleuse d’esclaves | oublié la force de la culture du plus fort | méprisée à diego garcia | dis la cette douleur
merci, magnifique
Un texte combatif à l’impératif, je suis admiratif. bravo.
Super, beaucoup aimé. La douleur à l’impératif, c’est exactement ça.
Superbe !
Merci pour ton passage, Helena.
Bravo l’artiste !
Merci Danièle. Un peu tendu et le nez dans le guidon, l’artiste. J’envie le recul et la poésie des mots que je lis. Ton texte me semble aussi un peu sur le fil. Nos militantismes ne se refont pas ! Et vive Lissieu avec l’Ukraine.