Le mot «Reporter» est gravé sur la coque grise mais aucune marque n’apparait sur le corps de l’appareil lui-même. Il est en plastique rigide, d’un gris plus foncé que celui de la coque, bordé de métal et d’une extrême simplicité: un bouton pressoir, une molette avec une flèche noire sur le dessus et deux encoches permettant probablement d’insérer un flash. Une poignée en plastique rigide est rivée de part et d’autre de l’appareil. Aucun autre accessoire ou possibilité de réglages, même pas de mécanisme d’ouverture du boîtier pour insérer la pellicule. Pour ce faire, le dessus de appareil s’ouvre comme un couvercle donnant accès à l’intérieur, vide, de l’appareil. L’objectif (de marque « junior II ») permet de faire le point selon trois possibilités de distance exprimées en mètres (m) et en pieds (ft): 4-9 ft / 1,5-3 m , 9-25 / 3-8m , 25-inf / 8m – (signe « infini »). Sur la tranche de l’objectif, deux autres modes de réglage: soleil ou nuageux (signalé par deux dessins de soleil et de nuage) et 2 – 5 (ici un caractère illisible). « Made in Germany », gravé sur le dessous de la coque en plastique. L’Allemagne a tenu une place très importante dans la fabrication des appareils photographiques jusque dans les années 60. La plupart des appareils seront équipés de l’obturateur Compur, fabriqué à Munich, dont l’excellente réalisation leur permet aujourd’hui encore d’être performant dans les vitesses rapides. Il n’a pas été possible de vérifier de quelle marque était l’obturateur. L’appareil photo a dû être acheté dans les années 60, puisque les premières photos qui dénotent sa présence datent de 1964 ou 1965. Elles ont été prises à l’époque du « building », comme l’attestent quelques panoramas par la fenêtre du 13ème étage qui montrent la vue sur la vallée. On y distingue les bois tout proches, le fleuve au loin, des bâtiments industriels et un terril. De nombreuses photos comportent des « accidents » (flou parfois très important, erreur de réglage, ombre qui obture l’objectif…) mais les photos ont été conservées indiquant certainement que leur valeur n’en avait pas été atténuée. Les rouleaux de films étaient de 24 ou de 36 vues, il fallait plusieurs semaines pour venir à bout d’un rouleau, en fonction des occasions que l’on jugeait importantes de fixer ou peut-être d’une certaine retenue face à l’acte de photographier qui n’appartenait pas aux activités ordinaires. On déposait le film à développer chez le photographe, il y en avait un dans le quartier qui faisait office non seulement de détaillant mais aussi de studio où l’on défilait pour les mariages et les communions mais aussi pour les photos d’identité. Lorsque l’on récupérait l’enveloppe, on découvrait des scènes fixées plusieurs semaines auparavant.
aurais bien aimé l’avoir pour le livre !