L’annonce de l’arrivée est suivie par l’amorce de l’atterrissage, dans la couche nuageuse on devine le territoire les parcelles d’où pousse le blé les bois le colza derrière moi la terre rouge, au début la terre est toujours rouge, j’en ai sous le pied : les tomettes rouges de l’appart rue des halles une coloc avec Badou, « les trottoirs d’ici au bled ça ferait des bancs », ceux de Berlin fait de larges dalles de béton, la plage le sable les galets le rocher, pousser hors sol pousser la-la-langue hors sol pousser madame, mon voisin veut passer il y a toujours un voisin qui veut passer même si on est en bout de rang, la descente, une pente et la surprise soulagée de revoir la terre, en saisir l’organisation mosaïque ce que l’on voit par le hublot une plongée dans l’air, le silence de la terre en bas composée de rectangle de différents bruns du plus sombre au plus clair, vert et vaste au point que le regard ne peut pas tout comprendre, l’approche est cosmique l’atterrissage est éminent mais éminemment lent, voici la piste l’avion touche le sol, le choc des roues, la piste est lisse, la valise à roulette, la douane passée, la marche des bagages est fluidifiée par l’entretien du dallage de l’aéroport, par la nettoyeuse racisée, à part ça tout est blanc, tout se reflète dans tout du sol au plafond, le charme des sols brillants et lumineux, disco, Billy jean, star des dancefloor, saturday nigth fever, bleu, rouge, quand le pied se pose le corps virevolte, c’est la marche arrière, le rewind, / PULL UP SELECTA /: la portière de l’Ami 8 est bloquée mais l’énergie du désespoir est plus qu’une figure de style, à grand coup d’épaule la porte cède le corps chute le sol est un appui sauvée par la route goudronnée égratignée mais sauvée.