Elle m’a…
Elle m’a dit …
gnagnagna
J’y crois pas
Elle avait son air de peste, son air de celle qui dans les réunions disait –oui- alors qu’elle pensait –votre truc, je le ferai pas-
Elle m’a dit
gnagnagna
Et ce gnagnagna m’a atteint de plein fouet comme la foudre fend un arbre en deux.
Le ciel était serein, bleu azuréen, mais la foudre avait frappé
Ce gnagnagna appelait la violence
Une violence en moi que je ne connaissais pas, une violence dont je ne me croyais pas capable
Une envie d’écrabouiller sa gueule de blondasse et de la piétiner jusqu’à ce qu’elle crache son chewing-gum sempiternellement mâchouillé.
Ce gnagnagna faisait tout remonter :
ses réflexions idiotes, sa médiocrité, son envie de rien foutre, ses jugements modernes, à l’emporte pièce, son obéissance passive à la hiérarchie, son mépris pour les gosses, le métier , ses retards et sa table systématiquement maculée et jamais essuyée quand elle mangeait avec nous.
Douze ans d’empoisonnement lent et homéopathique;
Ce gnagnagna a libéré les vannes d’une folie ravageuse que j’essayais de contenir. Plus de vision, plus d’air plus d’avenir
Sidération
Opacité totale
Juste la faille béante
Le temps était clair, le ciel était serein et les enfants jouaient autour de nous , indifférents à cette scène muette.
Tourner les talons, partir, ne pas céder à l’impulsion. Pas le moment. Pas l’endroit.
Juste l’éradiquer définitivement de mon univers
Le « J’y crois pas » fait le pendant du « gnagnagna », un « gnagnagna » surprenant parce que frontal. Il se murmure parfois/plutôt par derrière non ? (avec une grimace :))