La violence à coups de poings, à coups de gueule, à coups de sang. La gifle est une caresse inverse, tout donner et ne rien prendre. Donner la douleur, donner la fureur. Rester imperméable au retour, la main dans un gant.
La tendresse dans le creux de la paume, le long des doigts, sur la pointe des phalanges. La caresse pour s’abreuver de sourires, pour calmer, pour apaiser. Aspirer le fluide, effacer la trace et rendre à la peau sa fonction aimante.
Ils se battaient comme si la fin du monde en dépendait. Il avait balancé son pied pour shooter dans le tas, sa chaussure avait fouetté le vide entraînant l’autre pied dans son déséquilibre. Il avait été accueilli par une gifle cinglante et glaçante. Il était resté là tandis qu’autour de lui, le monde arrêté disparaissait sous les invectives déclinantes.
Une larme perlante sur la peau de la joue.
Ce n’était pas une larme anodine, ni de rage ni de douleur. Une larme débordante. Une larme de paix, une virgule finale. Son ami s’était placé face à lui, le fixant dans ses yeux humides et, du bout des phalanges, le long des doigts jusqu’à la paume, avait effacé d’une caresse le trop plein d’hormones. L’adversité avait reculé sans se réjouir de la faiblesse, en attendant d’espérer la prochaine récréation.
Photo de Zoltan Tasi sur Unsplash
larme si touchante… eau de colère transformée en eau de paix
merci JLuc
la consolation, ce que faire une main quand sincère elle dit paix