un geste, feuilleter le calendrier, sur le vélo aller écouter ce que dit la ville ce premier jour de printemps.
suivre le mouvement d’une robe légère et se dire qu’à Gaza il doit faire le même temps ; le garçon dit à sa mère joliment foulardée : on a commencé les multiplications ;
se souvenir de : si tu me dis encore une fois que Niort c’est comme Paris, je te mets un coup de pied dans les couilles
le marcel pour les filles ça va être à la mode cette année, en avril ne te découvre pas d’un fil, alors fin mars …
rêver c’est un geste ? Le ficus de l’appartement perd ses feuilles, le pot et la terre disparaissent aussi comme dissous, avalés par une grosse bête. Il n’y a plus que le tronc debout, il repose sur le sol sans racines ni feuilles. A force de répéter que les racines ça n’existe pas, tu vas finir hors sol.
si on allait en Kabylie
c’est joli ça, c’est combien ? 20€. Vous savez ce que c’est ? Non et si je le savais ça serait 2000.
la jeune fille qui se récite par cœur en marchant vite, les yeux vers l’intérieur
la flèche de ND est en place mais pourquoi ça monte entre le pont de Sully et le tunnel du Louvre ? elle monte la Seine, elle est très haute, elle est presque rouge.
attraper le livre mauve, se raconter que les portraits vagues de MT sont de cette ville, en être heureux
Et avec ceci ? ce sera tout.
J’aime beaucoup ce texte un peu funambule, qui hésite et qui ose et qui fait rêver : mais rêver, c’est un geste ?